Trois Égyptiens arrêtés pour avoir tourné une vidéo dans une mosquée

Trois Égyptiens arrêtés pour avoir tourné une vidéo dans une mosquée

Trois égyptiens ont été arrêtés et placés en détention préventive après la diffusion sur les réseaux sociaux la semaine dernière de la vidéo d’un homme chantant et dansant sur de la musique électronique dans une mosquée d’un quartier populaire du Caire. La vidéo avait provoqué une vague de mécontentement parmi les internautes criant au scandale et au blasphème.

Le premier des trois hommes arrêtés est celui qui, le micro de la mosquée à la main, accompagnait en dansant une chanson de Ahmad Moza, une des stars de la musique « électro chaabi », ce rap populaire égyptien. La seconde personne arrêtée est celle qui a filmé son collègue de travail avec son téléphone portable.

Les deux hommes sont des ouvriers chargés de repeindre une mosquée de la banlieue populaire d’Al-Marg au nord-est du Caire. Le troisième homme détenu est celui qui a diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux, a indiqué le parquet. Une vidéo jugée blasphématoire par des milliers d’internautes dans un pays où « le mépris de la religion » est un délit passible de cinq ans de prison.

Participation à un complot d’une organisation terroriste

Mais ce n’est pas la seule accusation retenue par le parquet. Il y a aussi celle de diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux passible, elle aussi, de cinq années de prison. Mais, selon des avocats défenseurs des droits de l’homme, les trois détenus vont être poursuivis pour un crime beaucoup plus grave : celui de participation à un complot d’une organisation terroriste. Le parquet estime que le but de la vidéo était de nuire à la réputation des autorités sécuritaires du pays. Un crime qui est passible de quinze années de prison.

Ce n’est pas non plus la première affaire où des usagers des réseaux sociaux subissent les foudres des autorités égyptiennes. Des dizaines d’internautes ont été condamnés à des peines de prison ou à de lourdes amendes pour délits ou crimes sur les réseaux sociaux. La plus fréquente accusation est celle de « diffusion de fausses informations » mais il y a aussi « l’atteinte aux valeurs de la famille et de la société » qui a valu à plusieurs influenceuses, notamment de Tiktok, de se retrouver derrière les barreaux.

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