Trois laboratoires pharmaceutiques envisagent de quitter la Tunisie

Après la vague de départs des compagnies énergétiques de la Tunisie essentiellement en raison des grèves, des protestations anarchiques et de la rigidité du pouvoir législatif, voilà que la contagion de la fuite des sociétés étrangères touche les laboratoires pharmaceutiques qui commencent eux aussi à mettre la clé sous le paillasson et à quitter notre pays.
On vient d’apprendre dans ce cadre que le laboratoire suisse Novartis, le géant allemand Bayer et la multinationale britannique GSK ont fortement réduit leurs effectifs dans notre pays en vue d’un départ définitif imminent.
Selon nos sources dignes de confiance, Novartis est le premier laboratoire qui envisage son départ. Pour ce faire, il a opté, en première étape, pour une restructuration, notamment, à travers la réduction de son effectif dans l’objectif de préserver seulement une dizaine d’employés. La prochaine étape sera la fin des activités dudit laboratoire en Tunisie, à l’exception de la cancérologie.
Les deux autres laboratoires pharmaceutiques, GSK et Bayer, sont également en phase d’étude pour quitter définitivement la Tunisie, en préservant seulement l’activité radiologie du côté de Bayer.
D’après certains experts du domaine, les raisons de ce genre de décision considérée douloureuse pour la Tunisie, que ce soit dans le domaine de l’industrie pharmaceutique ou autres secteurs vitaux, sont principalement l’absence d’autorisation pour la commercialisation de médicaments innovants, ainsi que les impayés de la Pharmacie centrale de Tunisie au profit de tous les laboratoires pharmaceutiques (étrangers et tunisiens). Ces impayés sont estimés, à ce jour, à environ 700 millions de dinars.
Il est à rappeler que depuis plusieurs mois, la Tunisie connaît une pénurie chronique de centaines de médicaments dans les officines, essentiellement, ceux traitant le diabète ou les maladies cardiovasculaires.
Face à cette situation, il aurait fallu trouver des solutions immédiates pour la crise du secteur pour garantir l’accès aux soins aux Tunisiens en résolvant les problèmes des laboratoires et en les encourageant à importer et commercialiser les médicaments innovants, au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues.
Imen Zine
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