Trop de grèves en Tunisie: Trêve de jérémiades !

Trop de grèves en Tunisie: Trêve de jérémiades !


On croyait renvoyés aux calendes grecques les grèves et autres sit-in sauvages qui avaient pourri la vie des citoyens pendant un certain temps, les voilà qui reprennent petit à petit.

Après que le syndicat général de l’enseignement secondaire eut maintenu sa grève de deux jours, les mercredi 26 et jeudi 27 novembre, dans tous les collèges et lycées, et ce suite à l’échec des négociations entre les ministères de l’Education et de la jeunesse et du Sport et la partie syndicale, voilà que la Fédération de l'enseignement supérieur entre elle aussi dans la danse en décrétant demain jeudi journée de grève.Motif: les critères de recrutement !

C'est quand mieux curieux cette mentalité répandue de faire grève à la moindre petite revendication. La Tunisie post-révolution a certainement connu en l'espace d'à peine trois années, le nombre le plus élevé de grèves de toute son histoire. Les grèves, il y en a désormais de toutes sortes,  des plus organisées aux plus sauvages et dénuées de tout sens.

Avec les grèves de l'enseignement, c'est toute une institution qui est désormais prise en otage. Des élèves et étudiants livrés à eux mêmes ne sachant plus sur quel pied danser. Des parents désemparés qui ne comprennent guère les motivations louches des enseignants.

Certes, le droit de grève est, désormais un droit reconnu par la Constitution. Il vise à appuyer les revendications des salariés.  Mais dans quel cadre est réglementé ce droit ?

Dans nombre de pays où la grève est légale, elle est en général interdite à certaines professions qui assurent les fonctions régaliennes de l'État ou des services publics élémentaires: enseignants, militaires, policies, pompiers, douanes, etc.

Dans notre pays, les épreuves de force avec le gouvernement et ses institutions continuent et ont généré la production de droits nouveaux que même certains qualifient de  conquêtes, et dans certains cas des actions illégales voire pénalement répréhensibles, comme les grèves sauvages, le chantage, le blocage de l'outil de production ou la séquestration de membres de la direction…

Autre élément important le coût économique des grèves. Les journées de travail perdues pèsent lourd sur la balance économique qui a déjà du mal à se redresser en ces temps de vaches maigres, trop maigres !

O.D.