Tunisair, CPG… les fleurons publics de la Tunisie au bord du gouffre

Tunisair, CPG… les fleurons publics de la Tunisie au bord du gouffre

Le site Capital a publié un article sur la Tunisie sous le titre « Tunisair, CPG…les fleurons de l’économie aux abois ».

Covid-19, instabilité politique, dettes, mauvaise gestion, sureffectifs... Tunisair et la Compagnie des phosphates de Gafsa, deux poids lourds du secteur public tunisien, sont plus fragilisés que jamais !

Les fleurons publics de la Tunisie sont au bord du gouffre. Tunisair et la Compagnie des phosphates de Gafsa ont du souci à se faire, entre leurs problèmes structurels et l'impact conjugué de la pandémie de Covid-19 et l'instabilité politique. Le gouvernement tunisien contrôle 110 entreprises dans les secteurs des transports, de l'industrie et des services, entre autres. Pillées par le régime de Ben Ali jusqu'à sa chute en 2011, ces sociétés publiques n'ont depuis pas trouvé d'équilibre, en raison d'un manque de stratégie sur le long terme et de conflits sociaux à répétition.

Les réformes réclamées de longue date pour assainir les comptes publics n'ayant pas été concrétisées, certaines sont au bord de la faillite…

Tunisair compte environ 7.600 employés pour 26 avions, dont seulement sept sont opérationnels. Trois plans de restructuration ont été présentés en Conseil des ministres depuis 2012 mais sont restés lettre morte. La pandémie a en outre fait chuter de 70% le chiffre d'affaires de l'entreprise en 2020, avec seulement un million de passagers, contre 3,4 l'année précédente. Enfin, sa dette atteint désormais 955 millions de dinars (290 millions d'euros).

La compagnie, qui a embauché 2.000 personnes après la révolution, avait prévu 1.200 licenciements en 2020…

Autre ancien fleuron de l'économie, la Compagnie des phosphate de Gafsa (CPG), qui exploite l'une des rares ressources naturelles du pays, peine elle aussi à payer les salaires de ses employés. L'entreprise a vu sa production s'effondrer en une décennie, en raison d'un manque d'investissements et de troubles sociaux à répétition pour réclamer emplois et mesures de développement dans la région marginalisée du centre-ouest, où est extrait ce minerai servant à fabriquer de l'engrais. La Tunisie, qui en produisait 8 millions de tonnes en 2010, n'en extrait plus que 2,7 à 4 millions de tonnes par an -- 3,1 en 2020, selon l'ex-ministre du commerce Mohsen Hassen.

Le pays est passé de cinquième à douzième producteur mondial. En 2020, il a même du importer du phosphate depuis l'Algérie pour subvenir à ses besoins…

https://www.capital.fr/entreprises-marches/tunisair-cpg-les-fleurons-pub...

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