Tunisie Agriculture: margine et grignon d'olives mis en valeur

En Tunisie, les margines et les grignons d'olives, sous produits de l'huilerie obtenus après trituration des olives

, sont de plus en plus prisés eu égard à leurs bienfaits, notamment, en agriculture.

Une campagne de mise en valeur de ces déchets a démarré depuis quelque temps en Tunisie, classée deuxième en oléiculture, avec des superficies totales d'un million 670 mille ha.

Durant les cinq dernières années, la production a atteint une moyenne de 936 mille tonnes.

L'évolution accrue qu'a connue le secteur et l'extension des oliveraies ont été à l'origine de l'apparition de nouvelles techniques de transformation de l'huile à l'instar du système continu de trituration des olives à trois phases qui nécessite l'ajout de l'eau et qui possède une centrifugeuse horizontale permettant d'obtenir l'huile.

Cette technique a eu pour résultat, l'augmentation des quantités de l'huile triturée, mais aussi, des résidus obtenus, avec une production annuelle d'une moyenne de 600 mille tonnes de margines et de 350 à 450 mille tonnes de grignons.

Les quantités importantes de margines et de grignons d'olives ont amené les autorités compétentes à réfléchir sur les moyens d'assurer une meilleure exploitation de ces résidus connus pour leur apport en minéraux et en matières organiques, mais aussi pour leur taux très élevé de salinité et d'acidité.

D'ailleurs, le législateur tunisien interdit le rejet de ces déchets « précieux » dans la nature afin d'éviter des problèmes environnementaux.

De leur côté, les chercheurs tunisiens ont pris connaissance de l'importance des margines et grignons d'olive dans l'agriculture et divers autres domaines.

Depuis 10 ans, l'institut de l'Olivier (Sfax) s'est penché sur la question. Plusieurs expérimentations ont été effectuées.

En 2005, la Tunisie a été inscrite au projet international sur les utilisations des margines et des grignons d'olives en agriculture, projet financé par le Fonds commun pour les produits de base, sous l'égide du Conseil oléicole international et de l'école nationale d'agriculture à Meknès (Maroc).

Mobilisant une enveloppe d'une valeur de 2 millions 760 mille dollars, le projet concerne, en plus de la Tunisie, le Maroc, l'Algérie et la Syrie.

Les recherches menées par l'Institut de l'Olivier, qui a été chargé du suivi et de la mise en œuvre du projet, ont abouti à des résultats scientifiques encourageants sur la mise en valeur des margines et des grignons à partir d'expériences en laboratoires et de tests effectués sur deux sites à savoir Chaâl (Sfax) et Chemakh (Zarzis).

Ces expériences menées en période d'hibernation des arbres ont consisté en l'épandage des margines sur les oliveraies et les périmètres d'arboriculture à des quantités variant entre 50 et 200 mètres cubes par hectare.

Cette opération a permis d'élever la production de 677, 7 kg à 718,5 kg par ha. Mieux encore, aucun impact négatif n'a été relevé ni sur le sol, ni sur l'environnement, mais plutôt une amélioration des spécificités physico-chimiques et vitales du sol, l'augmentation du taux des matières organiques des terres et le renforcement de leur système de défense contre l'érosion. La margine peut, même, être exploitée dans la lutte contre certains types de parasites.

Utilisés en période de sécheresse comme aliment pour le bétail, les grignons d'olives constituent une source d'énergie et un engrais organique pour l'agriculture biologique. Ils contiennent des quantités importantes de matières organiques fermentées et peuvent servir de fertilisant, sans avoir le moindre effet néfaste sur le sol.


T.A.P