Tunisie-Algérie: Des postes frontaliers confortables en attentant les zones de libre-échange

Tunisie-Algérie: Des postes frontaliers confortables en attentant les zones de libre-échange
 
 
L’évènement  tuniso - algérien a été ces jours-ci, la signature d’une convention de coopération dans les domaines du développement du produit touristique, la formation touristique, la commercialisation, l'aménagement touristique et l'investissement. 
 
Cette convention ne manque pas d’enjeux en ce sens où elle va favoriser, comme l’a dit,  le ministre algérien de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'artisanat, Amar Ghoul qui a cosigné l’accord avec Mme Selma Rekik, ministre du tourisme, une nouvelle dynamique socio-économique génératrice de richesses et d’emplois au profit des communautés frontalières. 
 
L’ultime but étant d’y créer des sources de revenus décentes, de sédentariser les populations frontalières, de dissuader la contrebande et de lutter contre le terrorisme. 
 
La Tunisie est particulièrement intéressée par cette convention dont on espère la mise en œuvre dans les meilleurs délais dans la mesure où un million de touristes algériens visitent en moyenne annuellement la Tunisie. Cette clientèle a constamment constitué une bouffée d’oxygène au moment des crises, comme ce fut le cas cette année où la saison a été compromise par le climat d'insécurité généré par l’attentat de Sousse, et sa conséquence, les restrictions de voyages imposées aux touristes traditionnels européens.
 
Le souhait des tunisiens est que nos voisins de l'ouest soient toujours plus nombreux à visiter le pays. Mais suffit-il de le souhaiter seulement? Gros plan sur un marché à fidéliser à tout prix et surtout à mieux encadrer.
 
Une clientèle à fidéliser
 
Les touristes algériens sont d'un genre particulier. Ils  se déplacent le plus souvent en famille et par voie terrestre. Ils préfèrent les formules para-hôtelières et les locations résidentielles. Il s'agit d'un marché diffus et peu organisé.
 
Wahid Ibrahim, ancien directeur général de l'Office du tourisme tunisien (ONTT), a réfléchi sur les moyens de fidéliser ce marché. Dans l'ensemble, il estime que tout intérêt pour ce marché ne doit pas relever d'un quelconque opportunisme de circonstance mais d'une stratégie cohérente devant toucher, entre autres, l'offre et la commercialisation.
 
Au chapitre de la commercialisation, Wahid Ibrahim recommande aux agences de voyage et hôteliers tunisiens de créer des succursales dans les grandes villes algériennes.L'objectif étant de jouer la proximité et de mieux faire connaître leur offre.
 
En ce qui concerne l'offre, l'auteur du livre «Le tourisme tunisien, jeux de mots jeu de maux»  plaide pour un contrôle rigoureux de la qualité de l'offre para-hôtelière et extra-hôtelière et pour une amélioration des conditions d'accueil aux frontières. Il pense qu'«il n'existe aucune raison pour que le confort des postes frontaliers terrestres soit moindre que celui des postes aériens et maritimes».
 
L’idéal serait de créer des zones de libre échange
 
Dans cette perspective de partenariat approfondi entre la Tunisie et l’Algérie, ces aires d’accueil et de repos pour les touristes algériens peuvent être promues en zones de libre échange permanentes.
 
Le ministre tunisien du commerce Ridha Lahouel a  annonçé, vendredi 14 août 2015, à l’Agence officielle TAP, la création d’une zone de libre-échange du côté des frontières algériennes, probablement à Kasserine.
 
A signaler qu’en vertu d’une étude effectuée par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), au moins trois zones de libre échange peuvent être créées sur la frontière tuniso-algérienne, plus exactement au niveau des régions de Tozeur et du Kef et de kasserine. 
 
Au rayon du financement, les bailleurs de fonds soutiennent ces zones de libre échange pour une simple raison. Elles peuvent dissuader la contrebande, la contrefaçon et l’économie informelle qui, selon Shanta Devarajan, économiste en chef pour la région moyen orient et Afrique du nord à la Banque mondiale(BM) coûte à la Tunisie, 1,7 milliard de dollars.
 
Au final, nous estimons que cet accord touristique est, à priori, un bon accord, et ce,  pour peu qu’il soit exécuté et ne reste pas une simple profession, comme c’est le cas, hélas, de la plupart des conventions conclues avec l’Algérie.
KIM  
 

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