Tunisie: augmentation des dépenses d'investissement dans le budget 2012

Tunisie: augmentation des dépenses d'investissement dans le budget 2012

Le Chef du Gouvernement, Hamadi Jebali a annoncé, vendredi, le relèvement des dépenses d'investissement (Titre 2) et la compression des

dépenses publiques dans le cadre du projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2012.

Sur un budget global de 22 935 millions de dinars (MD), seulement 5200 (MD) ont été consacrés aux dépenses d'investissement contre 13 540 MD, dédiés aux dépenses de gestion.

Prenant part, ce matin, aux débats de l'Assemblée Nationale Constituante sur le projet de loi de finances 2012, M. Jebali a annoncé que « 5200 MD est un montant insuffisant, qui sera augmenté du quart, au moins.»

« L'Etat veut compter sur ses propres moyens et ne se tournera vers les sources de financement extérieur (emprunts) qu'en cas de nécessité » a-t-il affirmé, précisant que « l'amélioration du recouvrement des ressources fiscales et douanières, la compression des dépenses publiques, la cession des entreprises confisquées (du président déchu et de ses proches) et l'amélioration du rendement des entreprises publiques productives, vont générer des ressources financières supplémentaires, pour l'Etat.»

M. Jebali a estimé que « la transparence et la bonne gouvernance, vont permettre l'amélioration des ressources fiscales et douanières, avançant que l'époque des interventions, des malversations et du pillage de l'argent, est révolue.»

Selon les fiscalistes, l'Etat perd chaque année 15 000MD, du fait de la fraude fiscale et douanière, laquelle prévalait sous Ben Ali. « Nous adopterons une politique de rigueur dans le budget de gestion à tous les niveaux, de la présidence de la République aux services du Gouvernement, des ministères, des offices et des entreprises publiques. Cette rigueur, va assurer des ressources financières importantes pour l'Etat » a poursuivi le Premier ministre.

« La vente des entreprises confisquées sera accélérée autant que possible, tout en tenant l'opinion publique informée de la liste de ces sociétés et des procédures de cession, en toute transparence.»

Il a, également, prévu « l'amélioration du rendement des entreprises publiques productives et notamment de la compagnie des phosphates de Gafsa et du Groupe chimique tunisien (Gabès) qui ont entamé la reprise de leur activité, qui avait été arrêtée par les sit-in ».

« La part du lion dans les projets du développement pour 2012, sera accordée aux régions intérieures marginalisées sous le président déchu ».

Toutefois, « les ceintures et les poches de pauvreté dans les régions prospères (les régions côtières) auront, également, leur part, dans le développement» a-t-il conclu.