Tunisie : Ayadi accuse Ben Ali de complicité avec Israël dans le meurtre d’Abou Jihad
Après la reconnaissance d’Israël de l’assassinat d’Abou Jihad numéro deux, de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) perpétré en avril 1988, à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis, les avocats Abderraouf Ayadi et Abdelmajid Abdelli, militants au sein du parti «Wafa», ont déposé, une requête auprès du procureur de la République contre l’état sioniste et contre toutes les personnes impliquées dans l’assassinat du dirigeant palestinien
Khalil El Wazir, plus connu sous le nom d’Abou Jihad..
Commentant cette initiative dans une interview accordée au journal La Presse, le Secrétaire Générale du parti « Wafa » Abderraouf Ayadi a déclaré : "Nous avons porté plainte contre Israël et l’appareil de renseignement qui a perpétré cet assassinat politique, car nous savons maintenant que le commando était composé de 26 personnes et dirigé, alors, par l’actuel ministre israélien des Affaires stratégiques Moshé Yaalon. Et à l’exception de Nahum Lev, le chef de l’opération, aujourd’hui disparu, les autres membres du commando doivent répondre de ce crime politique."
Ayadi a d’autre part indiqué que la plainte concerne également des parties tunisiennes qui pourraient être impliquées précisant : "Nous avons donc, mon collègue A. Abdelli et moi, porté plainte contre toutes les parties impliquées, soit les membres du commando israélien ainsi que des responsables ou complices ayant trempé dans ce crime de guerre imprescriptible.Les Tunisiens ont le droit, maintenant, de savoir ce qui s’est réellement passé, d’autant que plusieurs documents concernant cette affaire ainsi que l’accointance probable entre Ben Ali et le renseignement étranger auraient été détruits. Je me rappelle, par ailleurs, que lors du procès contre Chedly Hammi, alias Mohamed Ali Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé de la sûreté, accusé, alors, par Ben Ali d’intelligence avec les services secrets israéliens dans l’affaire Abou Jihad, que les autorités avaient nommé des avocats d’office et empêché Maîtres Abderrahmane Hila et Mansour Cheffi de pénétrer dans la salle d’audience de la cour militaire. Condamné à une peine de prison de quatre ans, l’accusé a été relâché deux ans plus tard."