Tunisie: Il est grand temps d’assouplir les barrières administratives aux investisseurs 

Actuellement en Tunisie, le chômage des jeunes s’élève à 35,7 % et celui des diplômés universitaires à 30,1 %. Entre un tiers et la moitié de l’activité économique est informelle, échappant ainsi à l’impôt, tandis que la bureaucratie produit encore plus de formulaires à remplir, alimentant ainsi la corruption.

Les entrepreneurs privés sont étouffés par l’interminable liste de permis dont ils ont besoin de la part de fonctionnaires souvent mal équipés pour comprendre, et encore moins juger de ce dont une entreprise privée a besoin. Tout cela consomme du temps que le secteur privé, opérant dans un environnement international en plein cœurs, ne peut pas épargner. Le système actuel étouffe l’innovation et la croissance.

Le contrôle bureaucratique et le pouvoir de la fonction publique d’accorder des licences, des autorisations, des crédits ou une dérogation douanière constituent autant d’obstacles à l’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux investissements
La corruption s’est rapidement développée en Tunisie, que le système de sécurité sociale ne protège pas les plus pauvres et profite paradoxalement largement aux mieux nantis, aggravant ainsi les inégalités et les tensions sociales.

L’ARP est devenu un souk ou l’argent circule plus facilement que les réformes. Aucun gouvernement depuis la chute de Ben Ali n’a été en mesure de négocier des réformes majeures.

Aujourd’hui l’Etat est fortement centralisée et pèse lourdement sur l’ensemble de l’activité économique.  

Il est grand temps d’assouplir les barrières administratives aux investisseurs surtout que le retour de la croissance dans l’Union Européenne, qui représente les deux tiers des échanges extérieurs de la Tunisie, sera très bientôt. Notre pays doit se préparer et être en mesure le jour J.

Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie