Tunisie : La violence scolaire a pris une ampleur sans précédent

Tunisie : La violence scolaire a pris une ampleur sans précédent

Le phénomène de la violence en milieu scolaire ne cesse de s’amplifier. La violence à l’école nuit à l’assiduité, contribue à la baisse des résultats scolaires et favorise le décrochage scolaire. Enfin, elle compromet l’avenir des enfants concernés.

Un élève, en 1ère année secondaire au lycée d’Ezzahara dans la banlieue de Tunis,  a poignardé son professeur avec un couperet de boucher. Une violence inouïe règne dans notre société.

La violence dans le milieu scolaire constitue un phénomène qui ne cesse de se développer. Les statistiques montrent, en effet, que les cas de violence enregistrés dans les différents établissements éducatifs ont atteint chiffres alarmants au cours des cinq dernières années, selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes).

La violence émanant des élèves a atteint 54,8% contre 27,4% pour le cadre éducatif et 17,8% pour les autres composantes de la famille éducative comme les surveillants et les gardiens.

La violence verbale est également présente dans nos écoles puisque 76,2% de ce type de violence provient des élèves, 12,63% du cadre éducatif et 11,73% des autres composantes du corps éducatif.

Le taux d’agressions perpétrées à l’encontre des enseignants est de près de 83%.
Le gouvernorat de Tunis occupe la première place en matière de violence scolaire avec 14% suivi du gouvernorat de Sousse avec 10% et de celui de Sfax avec 10%. Ce phénomène est présent dans le milieu urbain avec 77% de l’ensemble des violences scolaires enregistrées.

Les études et les recherches sur la violence scolaire ont montré que la violence au sein de la société et du milieu familial a un impact négatif tel que les élèves la répercutent au sein de l’enceinte scolaire qui sert de caisse de résonance aux maux de la société. Les espaces publics et virtuels sont également impliqués dans ce problème alors que les structures traditionnelles ne sont plus en mesure d’assumer leur rôle en matière d’encadrement, laissant le champ libre à la violence.

Agissons maintenant, la violence est inacceptable. Il est possible de briser le cycle de la violence envers les enfants, et il est impératif, au nom de la morale et des droits de l’homme, d’agir maintenant. Nous pouvons prévenir la violence et nous pouvons commencer aujourd’hui.

Abdessatar Klai

 

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