Tunisie : l’insidieuse stratégie pour abattre des adversaires politiques !

Tunisie : l’insidieuse stratégie pour abattre des adversaires politiques !

La plénière consacrée à l’examen du projet de loi portant amendement de la loi électorale a été levée, après le retrait des groupes de la coalition nationale et d’Ennahdha les initiateurs du projet. Ils ont senti que leur proposition visant à exclure leurs adversaires politiques allait tomber faute de majorité absolue.

Pourtant la matinée a connu un véritable branle-bas de combat à l’Assemblée des représentants du peuple ce jeudi 13 juin après la proposition du gouvernement soutenu par ses deux principales composantes, Tahya Tounes et Ennahdha pour réviser la loi électorale à moins de 100 jours des élections législatives. Le dessein inavoué est d’écarter des adversaires politiques à la lumière des derniers sondages qui l’ont classés dans le top trois et qui sont Nabil Karoui, Kais Saied et Abir Moussi. Des adversaires jugés trop téméraires pour avoir osé défier le système en place qui cherche à perdurer par tous les moyens, y compris les plus détournés et les plus fantaisistes.

Le dernier sondage réalisé par Sigma Conseil et publié hier dans le journal le Maghreb a donné pour la première fois un parti fantôme, celui de Nabil Karoui loin devant le mouvement Ennahdha avec place Nabil Karoui et son parti, non constitué, en tête dans les intentions de vote avec respectivement 23,8% pour la présidentielle et 29,8% pour les législatives. Loin devant Youssef Chahed(7,4%) et Ennahdha( 16,8%).

Derrière Karoui, on retrouve toujours Kais Saied avec 23, 2%, puis Abir Moussi qui se maintient bien mais avec 10,8 % seulement et dont le parti arrive troisième avec 11,3% devançant de loin Tahya Tounes qui arrive. Elle devance Youssef Chahed qui avec 7,4% devance Mohamed Abbou(6,6%) et Moncef Marzouki(6,3%).

Pour assurer le passage en force de l’amendement, le président d’Ennahdha et le secrétaire général de Tahya Tounes se sont déplacés au siège de l’ARP pour battre le rappel de leurs troupes. Ils ont convenu d’introduire un nouvel article pour exclure leurs adversaires. « La Commission électorale doit rejeter la candidature de toute personne ayant prononcé un discours qui ne respecte pas le système démocratique, les principes de la Constitution, le transfert pacifique du pouvoir, ou de nature à appeler à la violence, à la discrimination et à la diffamation des citoyens. Comme tous ceux qui glorifie les politiques de dictature, de violations des droits de l'homme et de terrorisme ou menace le système républicain et les piliers de la loi. ». Le texte parait anodin. Mais sur le fond il est destiné à exclure les partis destouriens et en premier lieu le Parti destourien libre dirigé par Abir Moussi.

Après le fameux article 15 adopté par la longue instance d’Yadh Ben Achour qui avait exclu les anciens dirigeants du régime de Ben Ali et du RCD, voilà un nouvel article qui vise en premier lieu les destouriens.

Il est à rappeler que l’Instance Supérieure Indépendante pour les élections, l’UGTT et plusieurs partis politiques et organisations de la société civile ont dénoncé ce projet qui porte atteinte à la transition démocratique.

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