Tunisie: l'intégration économique maghrébine en débat

A l'occasion du Symposium sur l'intégration économique maghrébine, organisé dans le cadre de la célébration du

21ème anniversaire de la création de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), les intervenants ont fait un appel unanime à renforcer les intérêts communs, à accroître le volume des échanges commerciaux et à dynamiser le rythme de l'investissement et de la création des projets communs de manière à favoriser les conditions appropriées de l'intégration maghrébine recherchée.

Les pays maghrébins ont un espace économique unifié à travers la déclaration de Tunis de 1994 relative à la création d'une zone maghrébine de libre-échange en tant que première étape de la mise en œuvre de la stratégie maghrébine de développement dans le but de garantir l'exploitation optimale des potentialités économiques, des richesses naturelles et des ressources humaines importantes de la région.

La déclaration étant paraphée par les 5 pays membres, l'intégration économique maghrébine ne s'est pas renforcée pour autant.
Dans ce sens, M. Kamel Morjane, ministre des Affaires étrangères, a affirmé, à l'ouverture du symposium, que la réalisation de l'intégration économique requiert la dynamisation des cadres juridiques importants régissant les relations de coopération bilatérales et maghrébines et la mise à profit des incitations qu'ils offrent et des larges perspectives qu'ils ouvrent pour la coopération dans les divers domaines.

Par ailleurs, M. Morjane a réaffirmé l'attachement de la Tunisie au choix maghrébin qui, selon lui, est le meilleur appui à la marche du développement global de ces 5 Etats et un facteur de prévention pour leurs économies contre les fluctuations mondiales résultant notamment de la crise financière et économique internationale persistante.

Dans le même ordre d'idées, M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la coopération internationale, a indiqué, lors son intervention de clôture, que la création de la zone de libre échange maghrébine et la mise en place de règles d'origine claires et souples entre les pays de cette zone ne manqueront pas d'augmenter le flux de commerce intermaghrébin et d'offrir une plate-forme idoine. Et d'ajouter que la crise financière internationale a montré que les économies isolées ne disposent pas des capacités requises pour faire face à la crise.

Il a noté, à cet effet, que les échanges commerciaux des pays maghrébins ne dépassent pas les 3% du volume global de leurs échanges extérieurs contre 15% pour les pays de l'Amérique de Sud et 22% pour les pays du sud-est asiatique.

Enfin, pour rattraper le retard, M. Nouri Jouini appelle à accélérer la réalisation des différentes étapes de la stratégie maghrébine de développement notamment à travers l'harmonisation des systèmes commerciaux et douaniers.

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