Tunisie: M. Hédi Djilani parle de l'Union Maghrébine

Entre les textes conclus en faveur d'une vraie union des pays du Maghreb et leur application sur le terrain, il existe un

écart important. Et entre les paroles de fraternité et d'amitié qui sortent facilement des bouches des politiques maghrébins et la réalité du terrain il y a un grand gouffre.

Bref entre vendeurs de rêve appelés aussi politiciens et ceux qui cherchent à construire un Maghreb fort et solide qui sont les hommes d'affaires, une structure a été créée.

C'est en février 2007 qu'une ONG, baptisée Union Maghrébine des Employeurs (UME), a vu le jour. Ce Maghreb des patrons a été créé pour relancer cette machine politique qui a du mal à démarrer et dynamiser ainsi le rôle du secteur privé dans la concrétisation économique de  l’Union du Maghreb Arabe (UMA).

Lundi 5 avril 2010, à Tunis, au siège de l'un des administrateurs de l'UME, en l'occurrence l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), le Maghreb était à l'ordre du jour.
Et c'est M. Hédi Djilani, Président de l'UTICA et premier président de l'UME qui a tenu une conférence de presse pour présenter le deuxième Forum Maghrébin des hommes d'affaires.

Certes, il a été question de parler du forum qui rassemblera près de 1000 chefs d'entreprises maghrébins et qui se tiendra les 10 et 11 mai 2010 à Tunis, à l'initiative de l'Union maghrébine des employeurs «UME», en collaboration avec l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat «UTICA» et le groupe libanais Al Iktissad Wal Aamal, mais bien d'autres points ont également été abordés.

Les journalistes ont profité de l'occasion de rencontrer le Premier président de l'UME pour poser une série de questions qui tournaient autour de l'état actuel de l'union du Maghreb et du bilan de l'UME.
Dans cette séance de questions/réponses à laquelle M. Hédi Djilani se prêtait avec plaisir, en disant (avec le sourire) qu'il était disposer à rester jusqu'à la nuit s'il le fallait, ce dernier a été clair et concis.

Dans un monde plus que jamais multipolaire où des alliances stratégiques se renforcent tous les jours un peu plus, le processus d’intégration Maghrébine demeure encore en panne. C'est du moins le constat que fait M. Djilani des 21 ans d'existence de l'UMA.

Malgré ce constat d'échec, le président de l'UTICA n'est point pessimiste quant à l'avenir de l'union du maghreb. Il a certes pointé du doigt les rapports politiques, encore fragiles, et le manque de volonté manifeste de certains gouvernements maghrébins à faire avancer cette union, cependant, M. Djilani rappelle que l'UME a été créée avec le concours de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), autrement avec l'aide des politiciens.

Puisque le passé est un obstacle pour certains et que le poids de l'histoire pèse au quotidien, le Président du Patronat tunisien propose de dissocier les problèmes économiques des problèmes politiques et enchaîne ensuite en disant "dans le monde moderne, l'économie est le pilier d'une bonne politique".

C'est d'ailleurs dans cette logique que l'UME a été créée. A ce sujet M. Hédi Djilani, membre fondateur de l'UME, indique que "cette organisation ne peut pas faire de miracles en si peu de temps" mais répond à des réclamations émanant d'hommes d'affaires plaidant pour l'ouverture. "Les chefs d'entreprises maghrébins rejettent le fait d'être limités à des périmètres de travail réduits" ajoute M. Djilani.

Bref, M. Hédi Djilani, fervent supporter de l’intégration économique dans la région du Maghreb, va sans doute devoir déployer ses talents d'orateur, les 10 et 11 mai 2010, pour espérer convaincre certains politiques à désenclaver des économies maghrébines encore marginalisées.

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