Tunisie: Plan d'urgence pour l'emploi en 4 axes

Tunisie: Plan d'urgence pour l'emploi en 4 axes

La situation du chômage en Tunisie s'est aggravée. Le taux de chômage atteint, 19pc de la population active, contre 14pc en 2010.

L'augmentation de ce taux, en cette conjoncture, est due, selon une source du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, à l'arrivée sur le marché de l'emploi de nouveaux diplômés de l'enseignement supérieur en juillet 2011 (80 mille), le retour des travailleurs tunisiens de Libye (30 à 35 mille), la perte de 10 mille emplois depuis janvier 2011, environ 80 mille emplois menacés et une estimation du taux de croissance pour l'année 2011 ne dépassant pas 1pc.

Un plan d'urgence pour l'emploi a été mis en place par le ministère. Il s'articule autour de quatre grands axes : la création de nouveaux emplois salariés dans tous les secteurs, le développement de l'entreprenariat et de la création de micro-entreprises avec un accompagnement des promoteurs pour assurer la pérennité des emplois créés, le soutien des entreprises en difficulté et la préservation des emplois existants, ainsi que l'accompagnement actif des demandeurs d'emploi et le développement de leur employabilité.

Le programme d'activités du ministère sur le court terme s'articule autour de la création de nouveaux emplois salariés dans tous les secteurs.

Il a été décidé de créer 20 mille emplois salariés dans le secteur public et 20 mille autres dans le secteur privé.  Un programme de recrutement exceptionnel dans la fonction publique a été réalisé dans ce sens.

Le développement de l'entreprenariat et de la création de micro-entreprises avec un accompagnement des promoteurs pour assurer la pérennité des emplois créés s'opère à travers la formation et l'initiation à la création d'entreprises ainsi que l'accompagnement et le suivi dans toutes les étapes du projet.

Le ministère oeuvre, actuellement, à trouver des solutions urgentes d'appui aux jeunes diplômés du supérieur n'ayant pas d'autofinancement pour l'implantation de leur projet dans certaines régions.

Il oeuvre, aussi, à fournir aux jeunes diplômés une mise à niveau dans de nouveaux domaines, à renforcer l'accompagnement des promoteurs dès l'obtention de l'accord de financement de leur projet et à coordonner l'activité des différents intervenants en matière de promotion d'entreprises pour accélérer le taux de création d'entreprises dans les régions.

Des mesures ont été prises pour soutenir les entreprises en difficulté et préserver les emplois existants, dont une action pilote pour le compte des salariés du secteur de la grande distribution, en exploitant leur période de chômage technique pour organiser des formations continues tendant à préserver leurs compétences professionnelles et accélérer le retour de l'activité de leurs entreprises.

Cette action pilote concerne plus de 2000 salariés dont la période de chômage technique dépasse six mois.

Dans une première phase, 15 mille personnes en chômage technique appartenant à 300 entreprises bénéficieront des mesures de soutien aux entreprises en difficulté.

Une deuxième phase concernera l'évaluation des pertes subies dans le domaine du tourisme et autres.

Par ailleurs, un accompagnement actif des demandeurs d'emploi est effectué en se basant sur la formation, la reconversion pour les spécialités difficiles d'insertion sur le marché du travail et les stages pratiques.

Le projet «Amal» constitue l'un des axes fondamentaux du programme d'accompagnement actif. Chaque demandeur d'emploi a la possibilité de fixer un parcours professionnel personnalisé qui augmente ses chances d'employabilité et d'insertion sur le marché du travail.

Le candidat bénéficie d'une allocation de recherche active d'emploi d'un montant de 200 dinars et d'une couverture sociale pour une période d'une année.

Pour assurer l'optimisation de la gestion des programmes d'emploi et l'application des principes de bonne gouvernance et ce, en rupture avec les anciennes méthodes et l'adoption du principe de la transparence et de l'égalité des chances sur tous les niveaux et à toutes les étapes, le ministère a mis en place un comité ministériel, un comité de pilotage et des comités régionaux d'emploi.

Le suivi de ces projets est conduit en partenariat avec les composantes de la société civile y compris les associations de chômeurs.

Selon les dernières données fournies par le ministère (septembre 2011), le nombre total des stagiaires insérés s'élève à 13.189, dont 4063 dans le cadre de stages d'initiation à la vie professionnelle (SIVP), 599 par le biais de contrats d'insertion des diplômés (CIDES), 7914 contrats d'adaptation et d'insertion professionnelle (CAIP) et 294 contrats de réinsertion dans la vie active (CRVA), ainsi que 80 stagiaires insérés dans des Programmes du service civil volontaire (SCV) et 223 dans des programmes de recherche active d'emploi.

Quant au nombre des contrats en cours, il est estimé à 206.514, dont 146 mille 334 dans le cadre du programme Amal, 26 mille 371 contrats SIVP et 26 mille 348 contrats CAIP.

source: TAP