Tunisie: Qui pour diriger le futur gouvernement ?

Tunisie: Qui pour diriger le futur gouvernement ?

En attendant la proclamation officielle des résultats des élections législatives, une centaine de recours ont été déposés, la Tunisie a un nouveau président en la personne de Kais Saied largement élu au second tour avec 72,71% des voix face à Nabil Karoui. Mais dorés et déjà les tractations ont commencé et le mouvement Ennahdha qui a remporté 52 sièges dans la nouvelle Assemblée, se classant premier devant 9alb Tounes 38 sièges, est parti à la recherche de nouvelles alliances, avant qu’il ne soit officiellement chargé par le nouveau président de former le prochain gouvernement.

La marge de manœuvre du mouvement de Rached Ghannouchi qui fait son entrée au parlement, est très réduite. Ses alliés « naturels », la coalition al Karama, avec 21 sièges, sont jugés peu fréquentables en raison de leur « discours liberticide hostile aux droits civiques », selon l’UGTT. Alors que le mouvement Tahya Tounes, leur allié dans l’actuel gouvernement, qui a remporté 14 sièges uniquement, a annoncé sa décision de se positionner dans l’opposition. Les deux autres formations le Courant démocrate, troisième force avec 22 députés et le mouvement Achaab avec 16 députés, ont chacune ses exigences qui ne sauraient être acceptés par Ennahdha.

Le parti de Nabil Karoui a rejeté toute alliance avec le mouvement de Rached Ghannouchi alors que le Parti destourien libre, avec 17 députés, est catégorique : aucun contact avec les islamistes.

Or, Ennahdha veut brasser large pour obtenir le soutien d’au moins 140 députés à l’Assemblée. Cela ne saurait être possible sans la participation de 9alb Tounes au gouvernement. Mais sous quelle forme ? Certains dirigeants « nahdhaouis » prônent pour un gouvernement politique dirigé par un des leur. Le nom de l’actuel ministre du développement et de l’investissement Zied Laadhari, le secrétaire général du mouvement qui a été élu dans la circonscription de Sousse revient souvent comme chef du gouvernement. Il a notamment le soutien de Ghannouchi dont le nom est également cité comme successeur de Youssef Chahed. Dans ce cas, le parti de Karoui déclinerait toute forme de participation. C’est pourquoi, il est de plus en plus question de proposer à la primature une personnalité indépendante connue pour sa compétence en matière d’économie et qui la culture de l’Etat. Les noms d’anciens ministres comme Fadhel Abdelkéfi, Hakim Ben Hammouda, Mondher Zenaidi, Nouri Jouini, Jalloul Ayed, Tawfik Baccar sont souvent cités. Ils ont tous la carrure et l’expérience et pourraient obtenir le soutien de plusieurs partis et des organisations nationales, l’UGTT et l’UTICA. l’un d’eux pourrait être l’oiseau rare de Ghannouchi.

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