Tunisie: Quid des cabinets présidentiels de Ben Ali à Kais Saied ?

Tunisie: Quid des cabinets présidentiels de Ben Ali à Kais Saied ?

Le cabinet présidentiel se compose d’un directeur de cabinet, de conseillers, de chargés de mission et d’attachés de cabinet. Chacun des trois présidents successifs : Moncef Marzouki (décembre 211-décembre 2014), Béji Caid Essebsi( janvier 2015-juillet 2019) et Kais Saied qui a pris ses fonctions  au mois de novembre dernier, ont procédé à des nominations dans leur cabinet dès leur installation.

Nous avons fait une petite recherche pour comparer le nombre de l’effectif du cabinet présidentiel au cours des six premiers mois d’exercice seulement, pour que la comparaison soit logique. Sachant qu’aussi bien BCE que son prédécesseur Marzouki avait procédé à des changements et à d’autres nominations. Tout comme, il n’est pas exclu que Kais Saied précède à de nouvelles nominations.

Nous avons également comparé les effectifs des cabinets des présidents avec celui de Ben Ali dont les prérogatives étaient de loin plus larges et nécessitaient, par conséquent, un cabinet étoffé.

La question qui se pose alors : un président aux prérogatives limitées, a-t-il besoin d’un cabinet pléthorique ?

Nous nous sommes intéressés aux conseillers sans compter les chargés de mission et les attachés de cabinet.

Une première remarque déjà : les trois cabinets sont pléthoriques. L’actuel président Kais Saied a déjà nommé une directrice de cabinet avec rang et avantages d’un ministre et douze conseillers. Soit deux de plus que son prédécesseur Feu Béji Caid Essebsi qui avait nommé un directeur de cabinet et dix conseillers entre le 1er janvier 2015 et le 17 février 2015. Le cabinet Saied compte, par contre, sept conseillers de moins que celui du président provisoire Moncef Marzouki qui avait nommé un directeur de cabinet et 19 conseillers entre le 1er janvier 2012 et le 17 mai 2012. De loin le cabinet le plus pléthorique !

Cabinet Kais Saied : une directrice de cabinet et 12 conseillers:

  1. Nadia Akacha : directrice de cabinet,
  2. Rachida Ennaifer : conseillère chargée de la communication,
  3. Othman Jerandi : conseiller chargé des affaires diplomatiques,
  4. Abderraouf Atallah : conseiller chargé du CSN,
  5. Mourad Halloumi : conseiller chargé des affaires communes,
  6. Khaled Yahyaoui : conseiller chargé de la sécurité présidentielle,
  7. Maher Ben Rayana : conseiller chargé des dossiers sociaux,
  8. Moez Ouertani : conseiller Chargé des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile,
  9. Rim Kacem : conseillère chargée du suivi informatique,
  10. Abdelkrim Hermi : conseiller chargé du suivi des dossiers de coopération avec les pays arabes et islamiques,
  11. Sara Maouia : conseillère chargée du suivi diplomatique,
  12. Ridha Gharsalloui : conseiller,
  13. Naoufel Hedia : conseiller chargé du protocole,

Cabinet BCE: un directeur de cabinet et 10 conseillers:

  1. Directeur du cabinet présidentiel : Ridha Belhaj (1er janvier 2015),  Conseiller politique : Mohsen Marzouk ( 1er janvier 2015),  
  2. Conseiller chargé de la Communication et porte-parole de la présidence : Moez Sinaoui( 1er janvier 2015),
  3. Conseiller chargé de la Diplomatie : Khemaies Jhinaoui ( 1er janvier 2012),
  4. Conseiller chargé du Suivi des affaires politiques : Fayçal Hafiane ( 6 janvier 2015),
  5. Conseiller chargé des Affaires juridiques : Raoudha Mechichi ( 1er janvier 2015),
  6. Conseiller chargé de la Coordination des services administratifs et juridiques : Sélim Azzabi ( 1er janvier 2015),
  7. Conseiller chargé du Suivi des activités présidentielles : Rafaa ben Achour( 1er janvier 2015,
  8. Conseiller chargé du Système d'information et de la Documentation : Firas Guefrech ( 25 février 2015),
  9. Conseillère chargée de la Relation avec la société civile et les dossiers sociaux : Saida Garrach( 25 février 2015),
  10. Conseiller chargé du Suivi des réformes économiques : Ridha Chalghoum ( 17 février 2015).

Cabinet de Moncef Marzouki: un direceur de cabinet et 19 conseillers:

  1. Directeur  de cabinet : Imed Daimi ( 1er janvier 2012),
  2. Conseiller : Mondher Rezgui (1er janvier 2012),
  3. Conseiller chargé des Affaires politiques : Aziz Krichen (1er janvier 2012),
  4.  Conseiller chargé des Affaires étrangères : Abdallah Kahlaoui ( 1er janvier 2012),
  5. Conseiller : Samir Ben Amor( 1er janvier 2012),
  6. Conseillers chargés des Affaires économiques : Chawki Abid ( 1er janvier 2012),
  7.  Anis Jaziri ( 1er janvie r2012),
  8. Mokhtar Chamekh ( 1er janvier 2012),
  9. Conseiller chargé de l'Information : Ayoub Messaôudi ( 1er janvier 2012),
  10. Conseiller chargé de l'Informatique et de l'Organisation : Lamjed Qdhami ( 1er janvier 2012),
  11. Conseillère chargée de l'Organisation de l'activité présidentielle : Maha Ben Gadha ( 1er janvier 2012),
  12. Chargée du Suivi des événements politiques : Myriam Chakroun (1er janvier 2012),
  13. Chargée des Dossiers sociaux : Sana Gheni ( 1er janvier 2012),
  14.  Chargé des Affaires asiatiques au département des Affaires étrangères : Béchir Nefzi ( 1er janvier 2012),
  15. Chargé des Activités culturelles : Wissem Tlili ( 1er janvier 2012),
  16. Conseiller chargé du Suivi des organismes sous tutelle de la présidence : Sami Ben Amara ( 1er janvier 2012),
  17. Conseiller et envoyé spécial du président de la République : Khaled Ben Mbarek ( 1er janvier 2012),
  18. Conseillère chargée du Dossier des martyrs et des blessés de la révolution Iqbal Msaddaâ ( 1er janvier 2012) ;
  19. Conseiller chargé du Protocole : Mondher Mami ( 1er avril 2012),
  20.  Conseiller chargé des Dossiers sociaux : Lotfi Kaâbi ( 17 mai 2012).

Cabinet de Ben Ali : un ministre d'état, un directeur de cabinet, un secrétaire général  et 20 coneillers

Il est à noter que le dernier cabinet de Ben Ali comptait, à la date de janvier 2011, un ministre d’état, un directeur de cabinet, un secrétaire général  et 20 conseillers.

Or, du temps du président défunt, le régime était présidentiel et le chef de l’état était le chef de l’exécutif. Il présidait les conseils des ministres et le premier ministre était un simple coordinateur de l’action du gouvernement. C’est pourquoi, son cabinet était étoffé et chaque conseiller avait des missions précises dont celle d’assurer le suivi des dossiers avec les ministres concernés.

 

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