Un rapport belge : les services de sécurité tunisiens sont « « complètement dépassés par le retour des terroristes »

Un rapport belge : les services de sécurité tunisiens sont « « complètement dépassés par le retour des terroristes »

L'Institut Egmont ou EGMONT - Institut royal des Relations internationales est un tink tank indépendant belge en matière de politique internationale. Il a été fondé en 1947 et il est une fondation d’utilité publique, soutenue financièrement par le service public fédéral des affaires étrangères. Dans son dernier rapport oublié en avril 2019, intitulé Returnees in the Maghreb : comparing policies on returning foreign terrorist fighters in Egypt, Morocco and Tunisia, plusieurs chercheurs ont observé comment les autorités tunisiennes, égyptiennes et marocaines font face – ou pas – au retour des jihadistes partis à l’étranger.

Jeune Afrique a interviewé Thomas Renard, chercheur à l’institut Egmont et coordinateur de l’étude. Selon lui, « en Égypte et en Tunisie, les services de sécurité ont été complètement dépassés par la question, et souvent les jihadistes qui retournent au pays ne sont même pas identifiés ». Les deux pays « n’arrivent plus à gérer un phénomène qui ne concerne plus quelques individus, mais un groupe important de personnes. Cela montre toutes les limites de l’approche exclusivement sécuritaire ».

 « Dans ces trois pays en particulier, plusieurs facteurs se combinent » explique-t-il. « Aucun n’a un lien direct avec le départ pour l’EI, mais ils ont créé un terreau fertile. Tout d’abord, il faut considérer qu’ils ont une scène islamiste et jihadiste déjà présente. Il faut également prendre en compte le contexte historique, politique et économique. Même si les trois États ont vécu 2011 de manière très différente, dans la période post-printemps arabes, la déception a été commune et est venue se combiner avec une véritable dynamique à l’œuvre en Syrie et en Irak ».

Il précise que « les inégalités économiques et sociales de plus en plus évidentes dans une société très jeune créent une forme de vulnérabilité au sein de la population ». Toutefois, il « nexiste pas de lien de causalité direct entre ces facteurs et le fait de partir pour le jihad, mais ils participent à créer ce terreau fertile ».

Votre commentaire