Une blague de François Hollande fait polémique en Algérie
Une plaisanterie qui laisse un goût amer en Algérie. Lundi dernier, François Hollande a prononcé un discours à l'occasion du 70e anniversaire du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France.
Au moment de présenter les ministres présents à ses côtés, il ose un trait d'humour lorsqu'il évoque Manuel Valls. "Monsieur le ministre de l'Intérieur, qui va nous quitter peut-être pour aller en Algérie", commence le chef de l'Etat, avant de s'interrompre : le locataire de la place Beauvau vient en fait de rentrer de ce déplacement. Il reprend alors : "il en revient sain et sauf, c'est déjà beaucoup".
Une blague qui est passée inaperçue en France, mais qui fait beaucoup réagir de l'autre côté de la Méditerranée, dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ainsi, le quotidien El Watan évoque "une plaisanterie de mauvais goût".
Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, a de son côté estimé que cette boutade était un "incident regrettable" et une "moins-value" pour les liens entre la France et l'Algérie.
"Ironie fétide"
Samedi, Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme, une organisation proche du pouvoir, a appelé François Hollande à présenter des excuses pour ses propos "provocateurs à l'encontre de l'Algérie".
Pour sa part, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderezzak Mokri, a appelé les autorités algériennes à réagir à des propos qui constituent, selon lui, "une atteinte flagrante à l'Algérie".
A Paris, un responsable de l'UMP, Geoffroy Didier, a qualifié "d'indigne" et "d'ironie fétide" la boutade de François Hollande et a estimé que le chef de l'Etat devait "présenter ses excuses au peuple algérien".
L'Elysée ne conteste pas la véracité de cette plaisanterie, formulée dans un cadre complètement informel, mais n'a pas souhaité réagir officiellement.
Msn.com