Vaccins anti-Covid-19: Pourquoi les Tunisiens sont-ils si réticents ?

 A l’occasion de la parution des résultas de la prémiere des enquête en tunisie sur l’acceptabilités des tunisiens à se faire vacciner contre le covid-19, Honoris United Universities et Eshmoun Clinical Reaserch, en partenariat avec Emrohd Consulting, ont organisé le vendredi 5 février 2021 au LAICO Hotel de Tunis  une conférence de presse  pour présenter les fruits de ce sondage intitulé «  Les tunisiens, le covid-19 et l’intention de se faire vacciner ».  

La conférence s’est déroulée en présence, de la directrice générale d’Honoris Tunisie Houbeb Ajmi,  du Dr Chokri Jeribi, directeur scientifique du laboratoire de recherche cliniques Eshmoun, du DG de l’institut de sondages Emrohd  Consulting Nabil Belaam et du  professeur Chedly Dziri, ancien chef du service chirurgie de l’hôpital public Charles Nicolle et actuellement directeur du centre de simulation Médicale d’Honoris United Universities.

D’après, le DG de l’institut Emrohd  Consulting   Nabil Belaam, l’enquête a été réalisée sur la base d’un échantillon national représentatif de la population tunisienne des 24 Gouvernorats et auprès notamment d’un échantillon de 698 agents exposés.

Consentement à la vaccination :

Ainsi, il apparaît notamment que seule 41% de la population se dit prête à se faire vacciner, un taux nettement inférieur à celui des médecins, étant que ces derniers seraient une grande majorité à vouloir se faire vacciner à plus de 65%. Malgré une certaine fébrilité et des niveaux d’acceptation du vaccin relativement faibles, les Tunisiens sont convaincus que le vaccin arrêtera l’épidémie, à 53% d’une part, estimant au moins une diminution nette de sa propagation, à 33.1% d’autre part.

Les facteurs de défiance :

Les principales causes de réticence exprimées renvoient à la peur des effets secondaires éventuels, le manque de recul par rapport à ces vaccins et la préférence de développer une immunité naturelle.

Plus particulièrement, cette défiance s’illustre par le fait que seule 25% de la population déclare avoir une idée sur l’avancement de la recherche sur le vaccin.

Autre facteur de défiance, le manque de confiance dans le niveau de préparation de la Tunisie pour la mise en place de la campagne de vaccination: 44% des Tunisiens affirment ainsi que le pays n’est pas du tout préparé. 60% de la population estime ainsi que la communication n’est pas suffisante, un avis partagé aussi bien par les médecins que par le reste de la population interviewée.

Dans son intervention, Houbeb Ajmi, directrice générale d’Honoris Tunisie, a confirmé que l'objectif de l'étude menée par l'université en partenariat avec Eshmoun vise principalement à motiver les étudiants à s'intégrer dans les questions de société qui concernent l’opinion publique et générale de nos concitoyens.

Elle a également confirmé que l'université encourage et sera toujours partenaires de ce genre d’études scientifiques et statistiques visant à faire évoluer les choses.

De son côté, Dr Chokri Jeribi, directeur scientifique du Laboratoire de recherches cliniques Eshmoun a souligné la nécessité d'intensifier les campagnes de sensibilisation à la vaccination et de convaincre les citoyens de leur efficacité et ce à travers une médiatisation générale du sujet, tous supports confondus. Ajoutant que les médias sont le vecteur d’une campagne nationale réussie, donner la parole aux experts et aux scientifiques en les invitant dans les émissions télévisées et radios afin qu’il y ait un retentissement national sur le sujet. 

Sarrah Gmati