Vers une nouvelle coalition autour d’Ennahdha formée de 120 députés

Vers une nouvelle coalition autour d’Ennahdha formée de 120 députés

L’interview du président de l’ARP et du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi, enregistrée et diffusée dans la soirée d’hier sur la chaîne Nessma TV, ne semble pas attirer beaucoup de monde, y compris dans les rangs de son mouvement. Ghannouchi qui a été durement désarçonné lors de la longue nuit du 3 juin, a cherché à se rattraper, mais également à faire passer des messages au chef du gouvernement et à ses faux alliés dans la coalition gouvernementale.

Sans les nommer, il a vertement critiqué le mouvement Achaab et Tahya Tounes qui se sont rangés du côté de son adversaire coriace Abir Moussi en votant la motion de refus de toute ingérence étrangère dans la crise libyenne. L’une des conséquences immédiates de cette plénière a été le refus d’Ennahdha, vendredi dernier, de signer le document du « pacte de stabilité et de solidarité » proposé par le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh. Le mouvement de Rached Gahnnouchi exige d’élargir le document à la majorité parlementaire désunie.

Toutefois, Ghannouchi est allé plus loin en prônant pour la constitution d’une nouvelle coalition formée autour de son mouvement et constituée de ses alliés au Parlement. Il entend faire remplacer Achaab et Tahya Tounes par Qalb Tounes et al Karama, tout en gardant le Courant démocrate qui, pourtant forme avec Achaab le deuxième groupe parlementaire à l’ARP. Ce qui confèrerait, selon ses souhaits, plus d’homogénéité à l’équipe gouvernementale qui pourrait se reposer sur quelque 120 députés.

Ghannouchi qui a reçu, hier, les chefs des groupes parlementaires, veut anticiper toute autre éventualité qui pourrait aboutir au retrait de confiance du président du Parlement. En cas de sa déposition et de son adoption, cette motion pourrait signer la fin politique du président d’Ennahdha et constituerait un revers cuisant pour son mouvement.

Parallèlement à cela, on parle de négociations entre des groupes parlementaires pour la constitution d’une nouvelle coalition, sans Ennahdha. Chose difficile mais pas irréalisable. Avec les groupes déjà représentés au sein du gouvernement, en plus des blocs National présidé par Hatem Mliki et formé de 11 membres dissidents de Qalb Tounes et les Indépendants, 9 membres, en plus de quelques non-inscrits, on pourrait avoir une nouvelle majorité de près de 120 députés sans ceux d’Ennahdha, de Qalb Tounes et d’al Karama.  

Votre commentaire