Visite historique de Barack Obama à Hiroshima

Visite historique de Barack Obama à Hiroshima
 
 
Ce vendredi est un jour historique dans l’histoire des Etats-Unis et du Japon : profitant de la tenue du G7 au Japon, Barack Obama se rend à Hiroshima. C’est la première fois qu’un président américain en exercice va dans la ville martyre, dévastée le 6 août 1945 par la première bombe atomique, une bombe américaine qui a fait 140 000 morts.
 
Manifestement, Barack Obama souhaite profiter de la fin de son dernier mandat pour avancer sur des points de blocage historiques entre les Etats-Unis et d’autres pays, alliés ou pas. C'est ce que confirme Barthélemy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS, l’Institut de relations internationales et stratégiques : « On l’a vu avec le deal nucléaire trouvé avec l’Iran l’été dernier, on l’a vu avec le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba, la levée de l’embargo sur les ventes d’armes au Vietnam : Barack Obama cherche à dépasser des 'anomalies historiques', et cette visite est en ce sens extrêmement symbolique ».
 
« L'anomalie historique » ici, ce n'est pas l'absence d'excuses américaines pour les bombes lâchée sur Hiroshima et Nagasaki, mais l'absence de visite d'un président américain en exercice dans la ville-martyre. Les excuses, Barack Obama a été très clair : il n'y en aura pas.
 
Pas d’excuses
 
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’aucun président américain en exercice ne s’était rendu à Hiroshima avant lui. Aujourd’hui encore, le simple fait que Barack Obama aille au mémorial de la ville est vu par certains élus américains comme une visite d’excuses. Car la vision des Etats-Unis sur la nécessité d’utiliser ces deux bombes n’a pas changé depuis 70 ans.
 
« La vison américaine, c’est que ces deux bombes étaient nécessaires pour gagner la guerre, donc c’est difficile pour un président américain de donner l’impression de remettre en cause cette vision », explique Guibourg Delamotte, de l’INALCO, l’Institut national des langues et civilisations orientales. Il y a aussi la question des vétérans américains, moins nombreux aujourd’hui mais toujours très respectés et qui restent une force influente, avec ce souvenir d’un Japon qui fut un ennemi extrêmement dur pendant la Seconde Guerre mondiale : 30 % des prisonniers de guerre des Japonais (américains, australiens…) sont morts en leur détention, un pourcentage beaucoup plus important que pour les prisonniers des nazis.(RFI)
 
 
 

Votre commentaire