Vote fantôme à l’Assemblée : 91 présents, 104 voix

La séance plénière consacrée aux articles additionnels du projet de loi de finances 2025 a été suspendue de manière inattendue, après l’apparition d’un décalage aussi net qu’inexplicable : 91 députés présents, mais 104 suffrages enregistrés.
Le président de l’Assemblée, Brahim Bouderbaba, a immédiatement demandé à l’administration de vérifier les chiffres, le ton mesuré mais l’inquiétude palpable. L’hémicycle, d’ordinaire bruyant, a soudain retenu son souffle : un vote qui dépasse l’effectif réel ressemble trop à une énigme pour être ignoré.
Reste la question qui s'impose : s’agit-il d’une défaillance du système électronique de vote ou d’une anomalie humaine, volontaire ou non ?
L’Assemblée utilise depuis plusieurs années un dispositif électronique censé fluidifier les procédures, éviter les erreurs manuelles et renforcer la transparence. Mais l’incident rouvre d’anciens débats : la fiabilité parfaite existe-t-elle réellement lorsqu’un mécanisme dépend à la fois de la technique et de la discipline humaine ? Les pannes furtives, les cartes de vote mal retirées ou les connexions résiduelles sont déjà sur la liste des suspects potentiels.
D’autres, plus suspicieux, évoquent la possibilité d’un geste opportuniste, profitant de la rapidité du vote électronique pour « parler » à la place d’un absent. Rien ne le prouve à ce stade, mais le simple fait que la question se pose suffit à assombrir les travaux d’une institution déjà scrutée de près.
Et l'on se demande alors: combien d’incidents similaires auraient pu passer inaperçus ?
Si l’alerte de ce jour n’avait pas été remarquée, les 13 voix fantômes se seraient probablement fondues dans le murmure administratif du quotidien parlementaire.
B.O
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