Walid Sfar, vice-président d'Afek: "La présidentielle est un enjeu, mais notre priorité reste les législatives"

Walid Sfar, vice-président d'Afek: "La présidentielle est un enjeu, mais notre priorité reste les législatives"

 

Les échéances électorales s’approchent. Des alliances se préparent, des positionnements sont déclarés, des promesses sont faites. Les forces et les partis préparent leur programme tout en déclarant leur orientation à l’opinion publique et en faisant des promesses. 

La question qui revient souvent est l’alliance post-électorale avec Ennahdha. Afek Tounes a appelé les partis progressistes qui promettent de ne pas s'allier au mouvement islamiste à signer un pacte. Le parti est également en train de se préparer aux élections. Comment se déroulent ces préparatifs ? Quelles sont les positions d’Afek Tounes et ses choix ?  Interview avec Walid Sfar, vice-président d'Afek Tounes.

 

Espace Manager: Comment se porte le parti Afek Tounes après les départs en masse de ses cadres particulièrement vers Tahya Tounes? 
 
Walid Sfar:
Il n’y a pas eu de départ en masse, ce sont les départs de quelques leaders. Les structures et les instances sont intactes car nos décisions sont institutionnelles et largement partagées avec la base et avec nos militants. Le parti va très bien.
 
Quels sont les préparatifs que vous entreprenez pour les prochaines élections ? 

Nous faisons énormément de terrain. Nous travaillons sur les programmes des cinq prochaines années pour résoudre les problèmes des Tunisiens. Jusqu’ici, Afek Tounes a toujours présenté les meilleures solutions. 

Sur le plan régional, les régions sont en train d’être développées et les listes d’être préparées. Des personnalités régionales connues pour leur compétence et probité rejoignent le parti. Les régions vont participer aux débats pour élaborer les programmes. Dans ce cadre, ce qui est une première en Tunisie, nous allons entreprendre un « road show » dans les régions avant la publication des programmes, en débattre et en discuter. 

Sur le plan politique, nous restons vigilants par rapport aux risques que comporte cette phase pour la transition démocratique et pour atteindre les éléctions, avec tous les abus qu’on observe. 

Avez-vous un candidat pour la présidentielle?

Les élections présidentielles représentent un enjeu pour le parti. Néanmoins, notre priorité reste les élections législatives. Nous avons juste discuté du fait d’être présents aux échéances présidentielles. 

Allez-vous présenter des listes communes lors des prochaines élections ? Ou alors Afek Tounes se présentera avec seulement ses propres listes ? 

Afek Tounes se présentera avec ses propres listes comme ce fut le cas en 2011 et 2014. Nous restons quand même ouverts aux autres forces, personnalités et indépendants. Ce qui importe c'est le projet sur lequel ne serons d’accord. 

Allez-vous être présents dans toutes les circonscriptions ?

Oui. 

Quels sont les grands axes de votre programme électoral ? 

Il va falloir attendre l’annonce officielle. Nous pouvons déjà avancer que notre programme répondra aux attentes des Tunisiens et sera à leur hauteur.

Vous avez adhéré à un front l’année dernière et cela ne s’est pas favorablement conclu. Verrons-nous Afek Tounes faire encore une fois une coalition ou appartenir à un front pré électoral ? Dans ce cas quels sont les critères et les objectifs qui vous rassembleront ? 

Cette adhésion n’était pas un échec, mais disons que l’issue en était moyenne. Nous ne sommes pas prêts à faire des coalitions seulement électoralistes. Toute coalition doit s’articuler autour des problèmes économiques, sociaux et politiques des Tunisiens, avec une entente sur le positionnement politique. Nous faisons partie d’une famille politique et nous n’accepterons pas d’alliances avec des partis qui lui sont étrangers. Nous n’accepterons pas non plus des alliances avec des partis appartenant à notre famille mais en proximité de ces partis qui lui sont étrangers (les islamistes). 

Etes-vous disposé à conclure des alliances suite aux élections et quels sont les partis les plus susceptibles d’être vos alliés ? Autour de quel projet pouvez-vous vous allier ? 

Nous sommes disposés à nous allier avec les partis et forces appartenant à notre famille. Rappelons que les progressistes sont majoritaires dans le pays et dans les instances élues.
 
Vous avez appelé les partis progressistes à s’engager à travers un pacte à ne pas s’allier avec Ennahdha après les élections- Pensez-vous qu’il soit possible qu’il n’y ait pas d’alliance avec Ennahdha si ce dernier est vainqueur ou alors classé deuxième et qu’en même temps les partis « progressistes » ne s’allient pas, comme ce fut le cas après 2014 ? 

Cela est possible mais dépendra de la volonté des partis politiques. Pourquoi avons-nous appelé à la signature de ce pacte ? Ne pas s’allier avec Ennahdha devient un argument électoral. Il y a même des gens qui doivent leur présence à Ennahdha qui sont en train de dire qu’ils ne s’allieront pas avec ce mouvement. Ceux qui sont sincères devraient alors signer ce pacte et s’engager d’une manière précise et claire pour en assumer la responsabilité s’ils ne respectent pas plus tard leur engagement. 

Les fausses promesses électorales brisent la confiance entre le citoyen et les politiques. Il est possible de ne pas s’allier avec Ennahdha si justement les progressistes s’allient entre eux après les élections. Il ne s’agit pas d’être premier ou second, c’est la coalition majoritaire post électorale qui aura le pouvoir. Les progressistes ont le devoir de s’allier entre eux. 

Propos recueillis par Hajer Ajroudi
 

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