We Can 1: L’effet exposition

We Can 1: L’effet exposition

Ça n’a pas filé à toute vitesse. Ca a même basculé. Les favoris ont quitté, les outsiders ont imposé un jeu collectif réaliste et ambitieux. L’Egypte, le Maroc, le Cameroun ont quitté la Can 2019, outrageusement amers. Les Sud-Africains, les Malgaches, les Béninois ont donné le change à toute la doxa du ballon rond. Pourquoi ?

Des raisons, on en trouvera plusieurs. Des approches on en tiendra au moins deux. La première est technique, la seconde est psychologique. C’est la seconde que nous choisirons.

Nous ne retiendrions pas les variables cognitive ni affective. Ce serait trop immodeste de les traiter dans un billet. Nous nous en tiendrions à un « observable » plus commun : l’expérience africaine des joueurs.

Plus que le talent ou la tactique, nous soutiendrions l’hypothèse que le taux de rencontres africaines des  joueurs aurait spectaculairement fait la différence.  

Le strict talent individuel, aurait été du côté de l’Egypte, le Maroc ou le Cameroun. Il aurait paradoxalement mis en avant les stars européennes des Fennecs. Il n’en fut rien. Ce sont les Blaïli (Espérance sportive), Lorch  (Orlando Pirates) qui tirèrent leurs équipes vers le haut. Guère les Salah ! Leur expérience continentale en champion’s League africaine semble avoir joué le rôle d’une « exposition » plus longue, plus efficace et plus réussie au « stimulus » : Can.

Le talent de Mohamed Salah ne s’est pas démenti. Il aurait même réussi deux assists magistraux, restés « passes mortes, faute de preneur ! Il manquait à l’Egypte une longue exposition africaine. La déroute de Ahly et Zamalek au niveau continental pourrait en confirmer la portée.

Nous pouvons élargir l’hypothèse aux aigles de Carthage. Personne ne doute du talent de Khazri et Sliti. Ce qui semblerait toutefois leur faire cruellement défaut, serait  une « exposition » au jeu africain in vivo, dans les strictes conditions continentales ; une mise en situation durable et réussie lors de compétitions de clubs africains. A contrario, Chaalali avec deux champion’s leagues dans les chaussettes, confirma insolemment notre thèse. 

La variable exposition semble avoir joué des tours aux grosses écuries. Elle aurait strictement sauvé les outsiders. Elle pourrait décevoir encore plus sournoisement les attentes des puristes du talent « hors contexte ».

J.H

 

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