WEF - IACE : Risques identifiés par les chefs d’entreprise en Tunisie

WEF - IACE : Risques identifiés par les chefs d’entreprise en Tunisie

Le World Economic Forum (WEF) a publié, aujourd'hui, la 19ème édition du rapport sur les risques mondiaux, basé sur une enquête de perception réalisée en septembre 2023 afin d'identifier les risques constituant les menaces les plus sévères pour chaque pays, selon 11 000 chefs d'entreprise de 113 économies et 1490 experts (issus du milieu universitaire, du secteur privé, du gouvernement, de la communauté internationale et de la société civile).

Partenaire officiel du WEF, l’Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) a mené cette enquête pour le cas de la Tunisie.

Risques mondiaux

Le contexte mondial étant dominé par des risques évidents, le rapport introduit trois dimensions temporelles pour permettre de mieux appréhender les risques globaux :

- Les crises actuelles

- Les risques qui seront probablement les plus sévères dans deux ans.

- Les risques qui seront probablement les plus sévères dans dix ans. Les participants au questionnaire ont été invités à identifier les risques les plus graves parmi 32 risques proposés. Ils ont également été autorisés à désigner tout autre risque qui ne figure pas dans la liste proposée.

- Les risques mondiaux actuels L'enquête mondiale montre que les risques ayant le plus grand impact potentiel à l’échelle mondiale pour l’année 2024 se classent comme suit : évènements climatiques extrêmes, mésinformation et désinformation générées par l'IA, polarisation sociétale et/ou politique, la crise du coût de la vie, les cyberattaques.

Les risques climatiques occupent une place prépondérante dans le paysage des risques pour 2024, et même pour les années à venir. Les inquiétudes concernant une crise persistante du coût de la vie et les risques interdépendants de la désinformation induite par l'IA et de la polarisation sociétale ont dominé également les perspectives de risques pour 2024.

Les risques de la désinformation induite par l'IA ont dominé les perspectives pour les deux prochaines années. Le lien entre les informations falsifiées et les troubles sociétaux occupera le devant de la scène alors que des élections sont prévues dans plusieurs économies au cours des deux prochaines années.

Les conflits armés sont l'une des cinq principales préoccupations pour les deux prochaines années. En raison de plusieurs conflits en cours, les tensions géopolitiques sous-jacentes créent une contagion des conflits. Des risques économiques, tels que l'inflation et le ralentissement économique, font leur entrée dans les classements, avec des incertitudes à court terme notamment aux ÉtatsUnis et en Chine.

En comparant les données portant sur deux ans avec celles portant sur dix ans, nous constatons que quatre risques environnementaux sont perçus comme plus graves au cours de la période de dix ans, ce qui indique que les personnes interrogées sont préoccupées par la gravité accrue de ces risques à plus long terme.

Quant à « la migration involontaire » est perçue comme légèrement plus grave sur le long terme. Selon les résultats de l’enquête, les différents experts interrogés partagent trois risques globaux pour les deux prochaines années, à savoir : Mésinformation et désinformation, évènements météorologiques extrêmes et la polarisation sociétale.

Risques en Tunisie

Compte tenu du contexte économique actuel, la majorité des répondants considèrent que le ralentissement économique ainsi que la crise de la dette publique demeurent les principales menaces les plus probables pour les deux prochaines années pour notre pays.

Le risque d'une crise de la dette est une préoccupation récurrente du côté des répondants, apparaissant à la fois dans les résultats de 2022 et de 2023.

Les répondants des trois pays la Tunisie, le Maroc et l’Egypte considèrent le ralentissement économique, comme le risque le plus grave pour les deux prochaines années. Ces pays partagent également des perceptions communes concernant un certain nombre d'autres risques (dettes publiques, inflation, crise de l'eau).

Cependant, seule pour la Tunisie, la fragilité de l'Etat apparaît dans le top 5 des risques pour les deux prochaines années, comparée à ces mêmes pays. Il convient de noter que dans cette nouvelle Edition, 5 pays rejoignent la Tunisie sur sa préoccupation autour de trois risques majeurs à savoir : la fragilité de l’Etat, le ralentissement économique et l’inflation et qui sont : le Venezuela, le Chili, le Sénégal, la Bosnie -Herzégovine et le Koweït.

Recommandations générales du WEF

Face à ce paysage en constante évolution, il est impératif de concentrer des efforts ininterrompus sur le renforcement de la résilience au niveau des organisations, des pays et de la communauté internationale.

Le secteurs public et privé peuvent jouer un rôle clé pour en faire profiter tout le monde. Cependant, il reste des possibilités d'action clés qui peuvent être prises localement ou internationalement, individuellement ou en collaboration - amenant à réduire de manière significative l'impact des risques mondiaux.

Il faut notamment donner la priorité à l'avenir et se concentrer sur la recherche et le développement, qui peuvent également contribuer à rendre le monde plus sûr. Les actions collectives de citoyens, d'entreprises et de pays peuvent sembler insignifiantes en elles-mêmes, mais à une masse critique, elles peuvent faire bouger l'aiguille de la réduction des risques au niveau mondial.

En effet, même dans un monde de plus en plus fragmenté, la collaboration transfrontalière à grande échelle reste essentielle pour les risques qui sont décisifs pour la sécurité et la prospérité de l'humanité.

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