63ème anniversaire de l'indépendance: ce qu'il faut retenir du discours du chef de l'Etat

63ème anniversaire de l'indépendance:  ce qu'il faut retenir du discours du chef de l'Etat

A l’occasion du 63ème anniversaire de l’indépendance le président de la République a prononcé un discours au palais de Carthage où il a passé plusieurs messages. Pendant une cinquantaine de minutes, dans un style qui lui est propre, et après un bref rappel du symbole de cette date historique du 20 mars, il a mis l’accent sur un certain nombre de points qu’il juge importants.

1.Rappel historique : le président Caïd Essebsi a déclaré que le document original du protocole d’accord sur l’indépendance qui a été signé le 20 mars 1956 et dans lequel la France a reconnu la Tunisie en tant qu’Etat indépendant est conservé aux archives nationales, à l’instar de l’ensemble des documents de la Présidence de la République, et ce depuis le régime de Bourguiba jusqu’à nos jours.

Caïd Essebsi a affirmé que le document du protocole d’accord sur l’indépendance, qu’il avait lu dans son discours de ce mercredi, “ne fait pas peur comme le considèrent certains”.

2.Le caractère civil de l’Etat fondé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la suprématie de la loi.

“La Tunisie restera un Etat à caractère civil tel que stipulé clairement dans l’article deux de la Constitution”, a-t-il dit.

“Il peut y avoir des avis différents sur l’interprétation de certains articles, mais d’autres sont clairs et ne peuvent être sujet à interprétation ou subir un amendement”, a-t-il soutenu.

Caïd Essebsi a expliqué que “les partis qui estiment que la Constitution a un référentiel religieux sont libres de penser ce qu’ils veulent, mais leur avis ne doit pas avoir une influence sur la politique de l’Etat”.

“La Tunisie doit préserver ses acquis qui ont été réalisés avant et après la Révolution de 2011, en particulier la liberté d’expression, le droit d’organisation et le droit de manifester”.

3.L’égalité Homme/Femme : revenant sur son initiative pour l’égalité successorale, il a estimé qu’elle s’inscrit dans la cadre de l’application des dispositions de la Constitution qui consacre l’égalité entre l’homme et la femme.

Les articles de la Loi fondamentale sont exécutoires, a-t-il précisé. Ils disposent que l’Etat doit assumer son rôle dans la mise en œuvre de l’égalité entre l’homme et la femme.

4.Le bilan du gouvernement : un bilan totalement négatif selon lui. Il a égrené des chiffres qui font froid au dos, les comparant à ceux de l’année 2010 qui a vu la chute du régime de Ben Ali : augmentation de la dette publique, la hausse de l’inflation et l’aggravation du déficit commercial.

Pour lui, plusieurs solutions sont possibles en cas de changement des politiques de l’Etat en matière de valorisation des ressources naturelles. “L’État devrait compter sur ses ressources naturelles au lieu de compter sur l’endettement extérieur”, a-t-il plaidé.

5.Révision de la Constitution :

Tout en critiquant le comportement du chef du gouvernement et de son allié Ennahdha de l’avoir outrepassé lors du dernier remaniement, il l’a invité à mettre fin au différend entre les deux têtes de l’exécutif, affirmant avoir pris des positions contre la politique du gouvernement en sa qualité du président de la République. “Le désaccord politique ne sert pas l’intérêt de la Tunisie, mais complique davantage la situation”, a-t-il poursuivi, réaffirmant que la question de candidature au scrutin présidentiel n’est pas importante face aux défis qui se dressent devant le pays.

Dans cet ordre d’idées, il a plaidé pour la révision de certains articles de la Constitution et il compte déposer un projet d’amendement pour plus de rééquilibrage entre les deux têtes de l’exécutif. Le président de la république est élu au suffrage universel, mais il dispose de peu de pouvoirs face au chef du gouvernement.

6. Appel à l’unité nationale :

Evoquant le Document de Carthage, il a fait a rappelé le départ des partis comme Al Joumhouri ou Mashrou3 Tounes, sans raisons claires. C’est pourquoi, il lancé un appel à l’unité qui est encore possible, selon lui. Lançant un appel du pied à Youssef Chahed. “La Tunisie ne peut poursuivre son long chemin qu’à travers l’unité nationale (…) personnellement, j’ai opté pour ce choix et j’ai tenté de rassembler les partis. Mais, certains se sont retirés sans raison apparente”.

Avec TAP

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