Adolescents et drogues: Quand la rue devient un danger !

Par Aymen ACHOURI
Il est trois heures du matin dans un quartier résidentiel connu pour sa tranquillité. Un jeune, de retour de son travail, est violemment agressé par un groupe d’adolescents visiblement sous l’effet de drogues. Connu par sa gentillesse et son sérieux, il n’aurait jamais imaginé devenir la cible d’une telle violence gratuite.
Le jeune homme a subi de lourdes blessures, notamment des fractures au nez et à l’œil, ce qui l’a contraint à annuler un rendez-vous crucial pour un visa de travail en Europe. Ce n’est pas seulement sa santé qui a été brisée, mais aussi son avenir professionnel, sa chance de construire une vie meilleure.
Un phénomène en pleine expansion
Depuis une dizaine d’années, la consommation de drogues chez les adolescents en Tunisie ne cesse d’augmenter. Ce qui n’était autrefois qu’un phénomène marginal semble s’installer dans le paysage quotidien, y compris dans des quartiers historiquement paisibles. Le cannabis (zatla) reste la substance la plus consommée, mais d’autres drogues, souvent plus dangereuses, font leur apparition dans les poches de jeunes de plus en plus jeunes.
Des jeunes livrés à eux-mêmes
Le profil type ? Des adolescents parfois déscolarisés, souvent livrés à eux-mêmes, qui trouvent dans la rue un terrain d’expérimentation, de défi et parfois de survie. La drogue devient alors un échappatoire, une fausse réponse à un mal-être profond, nourri par l’ennui, l’exclusion ou la précarité.
Un climat d'insécurité
La situation inquiète les habitants. De nombreux citoyens témoignent d’un sentiment croissant d’insécurité. Certains n’osent plus sortir le soir, d’autres assistent, impuissants, à des scènes de consommation ou de violence en bas de chez eux. Le lien social se fragilise, la confiance s’effrite.
Des familles impuissantes
Les parents, quant à eux, se sentent dépassés. Entre manque de moyens, silence des institutions, et peur de la stigmatisation, beaucoup choisissent de garder le silence. Pourtant, les solutions existent : prévention, accompagnement psychologique, réinsertion scolaire, encadrement sportif et culturel, et surtout écoute active des jeunes.
Un appel à la conscience collective
Il est temps que la société tunisienne dans son ensemble prenne conscience de l’ampleur de ce phénomène. La jeunesse, si elle est abandonnée, peut devenir une bombe à retardement. Mais bien encadrée, elle est aussi la première richesse du pays.
Il ne s’agit pas seulement d’un problème de drogue. C’est une question de sécurité, de santé publique, mais surtout d’avenir commun.
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