Amnesty International accable le gouvernement tunisien

Amnesty International accable le gouvernement tunisien

 

Dans un rapport sur les « violations des droits humains sous l'état d'urgence », mis en ligne ce lundi13 février, Amnesty International s'inquiète d'une « recrudescence importante de méthodes brutales du passé » en Tunisie dans le cadre de la lutte antiterroriste, à la faveur notamment de l'état d'urgence.  Le rapport accuse « les forces de sécurité tunisiennes » de recourir « aux méthodes brutales, notamment la torture, les arrestations arbitraires, les détentions et la restriction des déplacements des suspects, ainsi que le harcèlement de leurs proches ». Pour les auteurs de ce rapport, « ces méthodes menacent l'avancée de la Tunisie sur la voie de la réforme », comme elles risquent « de mettre en péril les avancées obtenues depuis six ans ».

Le rapport ajoute que « des milliers de personnes ont été arrêtées depuis que l’état d’urgence a été rétabli en novembre 2015, après l’attentat meurtrier visant la Garde présidentielle à Tunis. Nous avons recensé au moins 19 cas d'arrestations arbitraires ». Quelque 5.000 personnes sont interdites de voyage et «  au moins 138 personnes ont fait l’objet d’ordres d’assignation à résidence, restreignant leurs déplacements à des zones désignées ».

Amnesty relève, toutefois, que « les autorités tunisiennes ont pris des mesures positives, adoptant notamment des modifications législatives en 2016 qui renforcent les garanties contre la torture et les mauvais traitements – réduction de la durée pendant laquelle un suspect peut être détenu sans inculpation et garantie du droit de consulter un avocat, de communiquer avec sa famille et de recevoir des soins médicaux. Toutefois, ces changements ne s'appliquent pas aux suspects détenus dans le cadre d’affaires de terrorisme ».

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