AMT : Anas Hmaïdi accuse une partie du CSM de mener « un lobby de corruption » dans le secteur

   AMT : Anas Hmaïdi accuse une partie du CSM de mener « un lobby de corruption » dans le secteur

 

Le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) Anas Hmaïdi a accusé une partie du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de « mener le lobby de la corruption dans le secteur ».

S’exprimant lors d’une conférence de presse, jeudi, à Tunis, Hmaïdi a imputé au reste des membres du CSM et à leur tête son président et la présidente du Conseil de l’ordre judiciaire « la double responsabilité du laxisme face à tous les dépassements commis ».

Il a considéré que cinq ans après la création du CSM, le Conseil de l’Ordre judiciaire « n’a pas été à la hauteur des exigences de cette phase, tant au niveau du mouvement des magistrats que des dossiers disciplinaires qui lui sont soumis ou qui sont accumulés à l’inspection générale du ministère de la Justice ».

Il l’a, dans ce sens, appelé à « réparer les catastrophes commises lors du dernier mouvement dans le corps des magistrats, basé pour la plupart sur le clientélisme et les relations personnelles », à opérer un mouvement exceptionnel à cet effet, et à plus de transparence dans les nominations et les critères de sélection des magistrats.

Le président de l’Association des magistrats tunisiens a par ailleurs accusé Khaled Abbès, membre du Conseil supérieur de la magistrature et procureur général près la Cour d’appel de Nabeul, « faisant déjà l’objet de plaintes impliquant des mesures disciplinaires », de « contrôler le mouvement des magistrats dans la circonscription de Nabeul, devenue un fief de la corruption » et « d’user de son pouvoir pour intervenir dans plusieurs dossiers et protéger des hommes d’Affaires ».

Parmi ces dossiers figure l’affaire de harcèlement sexuel impliquant le député Zouheir Makhlouf, celle de l’homme d’affaire et de sa femme qui ont fui le centre de confinement obligatoire, ou encore celle d’un autre homme d’affaire, de la famille Boujbal, qui a coûté à l’État une perte de 10 millions de dinars, a-t-il révélé.

Il a affirmé que l’inspecteur général du ministère de la Justice « couvre le dossier Khaled Abbès, comme il avait couvert celui de Taïeb Rached ». Le président de l’AMT a, à cet égard, insisté sur l’impératif de poursuivre les investigations dans l’affaire Taïeb Rached, Béchir Akermi et des 11 autres magistrats impliqués, ainsi que dans les dossiers des assassinats politiques et du terrorisme.

Votre commentaire