"Anbar" (Ambre): Un mouvement de femmes noires tunisiennes voit le jour !

 "Anbar" (Ambre): Un mouvement de femmes noires tunisiennes voit le jour !

Huda Mzioudet, membre fondatrice du mouvement 

La Tunisie a célébré, le 23 janvier 2020, pour la première fois de son histoire, l’abolition de l’esclavage. A cette même occasion, "Anbar", un mouvement de femmes noires tunisiennes voit le jour.

Ce mouvement, non mixte, dédié aux femmes noires à pour but d’exprimer et de débattre des problèmes et problématiques sociales et sociétales des femmes noires en Tunisie. Parler d’elles-mêmes sans être jugées ou agressées par ceux qui ne croient pas à leurs spécificités. Exprimer leurs marginalisations et leur stigmatisation et réfléchir ensemble aux solutions pour sortir de la marge.

Un site web sera mis en ligne le 21 mars 2020 lors de la Journée mondiale contre le racisme et les discriminations. Ce site sera un espace pour promouvoir l’écriture de soi et ouvrir la voix des Noires tunisiennes, mais aussi pour les rendre plus visibles dans leur société.

"Anbar",  Voix des femmes noires Tunisienne », c’est ainsi que les membres fondatrices ont nommé leur mouvement qui sera ouvert à toutes les femmes noires tunisiennes pour lutter contre le racisme mais aussi pour s’affirmer en tant que telles dans une société qui les a stigmatisées et les a réduites à une image stéréotypée. Désormais l’espace public est aussi pour nous. La Tunisie aussi, pleinement.

Huda Mzioudet, membre fondatrice de leur groupe de réflexion, a publié un texte en langue anglaise sur son compte facebook le 23 janvier  dans lequel elle a précisé que:  "Ce groupe est destiné aux femmes noires en Tunisie pour récupérer leur histoire et leur destin de la même manière que les Amazigh en Algérie, au Maroc, et en Libye; les femmes kurdes au Moyen-Orient, les femmes africaines, les femmes autochtones en Amérique du Nord et ainsi de suite.

"Anbar" est un mouvement avec ses spécificités culturelles créé par des femmes noires. Ce mouvement n'est en aucun ca sectaire, ni un projet de ségrégation (et encore moins selon certains fans de théories du complot un projet sioniste payé par Israël pour diviser un pays arabe déjà divisé) qui néglige les femmes non noires dans le monde arabe. C'est un espace qui s'efforce de corriger les torts historiques, politiques et sociaux durant la période de la Tunisie post-indépendante".

Les membres fondatrices

Huda Mzioudet : journaliste-chercheure et membre fondatrice de la première association pour la lutte contre le racisme « Adam pour l’égalité et le développement »

Fathia Debech : Professeure de langue arabe et écrivaine engagée

Khawla Ksikssi : Juriste, chef de projet dans une ONG et militante contre le racisme.

Afifa Ltifi: Doctorante en Africana Studies et membre fondatrice de la première association pour la lutte contre le racisme « Adam pour l’égalité et le développement »

Imen Ben Ismail : Fonctionnaire et militante contre le racisme.

Fatma Ben Barka Massaoudi : Doctorante en linguistique française à l’université d’Orléans, militante contre le racisme

Maha Abdelhamid : Docteure en Géographie sociale, membre fondatrice de la première association pour la lutte contre le racisme « Adam pour l’égalité et le développement »

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