Angela Merkel remporte les législatives mais l’extrême droite fait une percée historique
C'est un résultat sans grande surprise. Angela Merkel qui brigue un quatrième mandat en Allemagne a remporté les élections législatives ce dimanche 24 septembre, avec un score de 32,5 à 33,5% des voix, selon les estimations des chaînes publiques. Il s'agit du score le plus bas pour la CDU (Union chrétienne démocrate) depuis 1949. La chancelière allemande a admis qu'elle espérait "un meilleur résultat". Selon les premières estimations, l'AfD, parti de la droite nationaliste allemande, enregistre un score historique avec 13% des voix. Il arrive en troisième position. Les sociaux-démocrates du SPD sont deuxièmes avec 20 à 21 %. La gauche radicale Die Linke enregistre 9% des voix. Les autres formations à entrer au Bundestag sont les Libéraux du FDP et les Verts, selon les estimations basées sur des sondages réalisées à la sortie des bureaux de vote par ARD et ZDF. Alexander Gauland, co-tête de liste de l'AfD, le parti d’extrême droite a lancé, à l'annonce des résultats: "Nous allons changer ce pays (...) Nous allons faire la chasse à Madame Merkel. Nous allons récupérer notre pays". L'AfD fait donc une entrée en force à la chambre des députés, une première depuis 1945 pour un parti qui tient des discours anti-immigrants, anti-islam, anti-euro et révisionnistes Pour Angela Merkel, l'entrée des nationalistes au Parlement est un "nouveau défi". En outre, le SPD, qui enregistre lui aussi son plus mauvais score depuis 1945, refuse de faire une coalition avec la chancelière et a décidé d'être dans l'opposition. Il reviendra donc à Angela Merkel, pour la quatrième fois, de chercher des partenaires pour former le prochain gouvernement. Martin Schulz, président du SPD, a regretté une "journée difficile et amère pour la social-démocratie" mais a promis de se battre au Bundestag pour ses "valeurs et principes de tolérance, du respect". Une seule possibilité reste: une alliance avec le FDP et les Verts. Mais les divergences entre écologistes et libéraux sur l'avenir du diesel ou l'immigration s'annoncent très compliquées à gérer. Les tractations pourraient durer des mois. Et ce n'est qu'après l'officialisation d'une nouvelle coalition qu'Angela Merkel sera formellement désignée chancelière. Jamais dans l'Allemagne contemporaine, le vainqueur d'une élection ne s'est retrouvé sans majorité pour gouverner. Les couleurs de la prochaine coalition auront une importance capitale pour une série de sujets brûlants comme les réformes de la zone euro, l'avenir de la relation transatlantique ou encore la question des sanctions imposées à la Russie. D'autre part, la répartition des 600 à 700 sièges de députés doit encore s'affiner en raison de la complexité du mode de scrutin allemand.
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