Avons-nous de bonnes raisons d'avoir peur de l'Open Sky ?

Avons-nous de bonnes raisons d'avoir peur de l'Open Sky ?
 
 
A chaque fois que le sujet de l'Open Sky est ouvert, certaines voix de quelques acteurs dans le domaine du tourisme s’élèvent pour exprimer leur opposition à l’instauration de ce système sous prétexte qu’il menace la compagnie nationale Tunisair, ainsi que les agences de voyages tunisiennes qui ne feront plus de réceptifs et attirerait les low cost constitués en général d'une clientèle assez près de ses sous...
 
Il est à rappeler d’abord que l’Open Sky est l'autorisation pour toute compagnie aérienne européenne ou tunisienne disposant des certificats techniques de voler de tout point de l'Union ou vers tout point de la Tunisie, sans aucune limitation de fréquence ou de capacité. Une sorte d'ouverture "béante" du ciel tunisien à tous les "objets volants".
 
Or selon plusieurs observateurs, l'Open Sky, plutôt que de constituer une menace, est une opportunité ; non seulement pour les hôteliers pour ramener les touristes et voir leurs chambres, désertées depuis l'attentat de Sousse, revivre à nouveau ; mais aussi pour les agences de voyages à condition de s'adapter au nouveau régime et à reconsidérer leur métier en développant le digital et l'e-tourisme afin de se mettre à niveau par rapport au nouvel environnement.
 
Aussi, l'Open Sky faciliterait l'accès de nouveaux entrants de et vers le marché tunisien, y compris par l'arrivée des compagnies low cost.
 
En outre, l'Open sky, en libéralisant les droits de trafic, permettra d'atteindre les objectifs ambitieux de développement du flux touristique vers la Tunisie.
 
Ainsi les accords bilatéraux qui seront conclus pour la circonstance permettront de renforcer la confiance des Européens dans le système de transport aérien tunisien (sûreté, sécurité, gestion du trafic...) et les encourage à fouler très fréquemment le sol tunisien. 
 
Au-delà du développement de l'industrie touristique, l'Open Sky serait très bénéfique pour les Tunisiens résidant en Europe, qui peuvent désormais voyager à leur guise et avec une certaine fréquence, sans compter les hommes d'affaires (véritables pourvoyeurs d'emplois et de croissance) qui pourront faire leur business sans grand souci.
 
Pour avoir une idée des avantages de l'Open Sky au Maghreb, il suffit de prendre exemple pour le Maroc qui, suite à la libéralisation du transport aérien en 2004, a vu son trafic aérien progresser de 16% cette année-là et de 21% en 2005. Et ce, grâce à l'arrivée de nouvelles compagnies européennes. 
 
Ainsi, en l'espace d'une année (entre 2004 et 2005), le Royaume a accueilli douze nouvelles compagnies aériennes et enregistra 2,1 millions de passagers supplémentaires.
 
Cette politique de libéralisation et d'ouverture a même permis la création de la première compagnie low cost privée marocaine, en l'occurrence Jet4You.
 
In fine, la Tunisie gagnerait à opter pour cette libéralisation qui serait bénéfique à la fois au citoyen, au tourisme, à l'économie tunisienne en général, mais aussi et surtout aux échanges commerciaux de la Tunisie avec le reste du monde, par le biais du développement du fret aérien.