La libéralisation du ciel tunisien est-elle un danger pour Tunisair ?

La libéralisation du ciel tunisien est-elle un danger pour Tunisair ?

 

L’introduction de l’Open Sky en Tunisie, alors que Tunisair, la compagnie nationale est «à genoux», pourrait provoquer sa faillite. La libéralisation du ciel tunisien inquiète en effet fortement un ancien premier responsable de l’aviation civile tunisienne, ainsi que Habib Ben Slama, consultant en transport aérien, qui répondaient à Sputnik.

L'accord sur la libéralisation du trafic aérien, «Open Sky», entre l'Union européenne (UE) et la Tunisie, pourrait bien provoquer «un dangereux effet boomerang» et causer la faillite du pavillon national, ont alerté des experts approchés par Sputnik.

L'ouverture du ciel à toute compagnie désirant desservir la destination «Tunisie», sans autre contrainte que la libre concurrence, est parfois perçue comme la panacée tant attendue dans ce pays, qui mise depuis des décennies sur le tourisme. Toutefois, comme le fait remarquer Habib Ben Slama, ancien directeur général commercial de Tunisair, l'Open Sky, qui «n'est pas une mauvaise chose en soi» constitue «une menace dans l'état actuel des choses». 

Et pour cause, «Depuis quelques années, nous avons une compagnie nationale dans un état de délabrement dû à une mauvaise gestion. Avec une masse salariale dépassant l'entendement (8.000), des surcoûts de 30% par rapport aux standards de l'industrie, un déséquilibre financier abyssal, c'est une compagnie à genoux, menacée de disparition!»,

a déclaré Ben Slama, qui estime que l'application de l'Open Sky, sans une mise à niveau structurelle, financière et opérationnelle préalable de Tunisair, constituerait «une véritable menace» pour le pavillon national.

Si Tunisair arrive à «survivre» aujourd'hui, en fonctionnant à perte et en fournissant un service souvent décrié par ses passagers, c'est principalement grâce aux aides publiques, directes ou indirectes, dont il est devenu champion national. Or, c'est bien à ce niveau que réside le danger en cas d'ouverture du ciel, d'après un ancien premier responsable de la direction générale de l'aviation civile tunisienne, qui s'est confié à Sputnik sous le sceau de l'anonymat.

«Une fois l'Open Sky effectif, beaucoup d'opérateurs européens vont essayer de comprendre le fonctionnement du marché, s'ils peuvent développer leurs activités, etc. En fouinant un peu dans les états financiers de Tunisair, ils risquent d'ouvrir la boîte de Pandore.»

Lire la suite: 
https://fr.sputniknews.com/international/201712181034385844-tunisie-open...
 

Votre commentaire