Brûler un Coran relève-t-il de la liberté d'expression !?

Brûler un Coran relève-t-il de la liberté d'expression !?

S’il est un Livre qui aura traversé le temps, de long en large, en résistant aux critiques et bassesses les plus inimaginables, c'est bien le Coran. Jamais dans l’histoire du monothéisme, Livre Saint n’aura été l’objet de tant de vénération, de dévotion, mais aussi, il ne faut pas l'occulter, de critiques acerbes de la part de ses détracteurs les plus invétérés.

Tout le monde se rappelle les diatribes tristement célèbres de Salman Rushdi, suivies de Taslima Nasreen et autres Oriana Fallaci…et les réactions extrêmement virulentes qu’elles avaient suscitées de par le monde musulman. Malgré les manifestations de masse organisées dans les plus grandes villes du monde musulman, rien n'y fit. Et les provocations continuent même de plus belle. C'est à croire que l'autodafé du saint Coran est devenu le passe-temps favori de certains extrémistes qui brandissent le droit à la liberté d'expression pour s'adonner à de telles ignominies.

Alors qu'on est en plein mois de Ramadan, un mois de dévotion pour les musulmans, voilà que de violents affrontements opposent en Suède depuis dimanche les forces de l'ordre et des manifestants qui protestent contre une formation d'extrême droite qui se vante de brûler le Coran lors de ses rassemblements publics.

Les images relayées par les médias nous rapportent de scènes "chaotiques" à Norrköping et Linköping, deux villes situées au sud du pays (émeutes sanglantes, incendies de voitures...). Ces manifestants protestent contre le chef du groupuscule anti-immigration et anti-islam Ligne Dure, Rasmus Paludan. Un avocat bi-national Dano-Suédois, candidat aux législatives de septembre prochain.  Il faut dire que la campagne de ce trublion a une curieuse particularité, celle de brûler des exemplaires du Coran lors de ses rassemblements. Il paraît qu'en Suède, le seuil de liberté d'expression est très élevé.

Mais brûler un Coran relève-t-il vraiment de la liberté d’expression ? Faut-il autoriser l’autodafé du Coran sur la voie publique, au nom du respect de la liberté de manifestation et d’expression ou l’interdire, pour limiter les troubles à la sécurité et à l’ordre publics ? Voilà les questions auxquelles se retrouvent confrontées les forces de l’ordre et la justice suédoises.

En ce mois bénit de Ramadan où tous les fidèles de par le monde pratiquent avec ferveur ce quatrième pilier de l'Islam, où le pardon, le partage et la dévotion sont au summum, certains illuminés trouvent le moyen de semer le trouble. Pourquoi chercher à blesser ? Pourquoi s’attaquer aux croyances de paisibles gens ? Pourquoi cette incitation à la haine ? Autant de questions que l'on est en droit de se poser !

Provoquer d’une façon aussi irresponsable que dangereuse en se permettant de piétiner la foi de ses concitoyens n'incite-t-il pas à la haine, à la violence et au sapement des fondements du vivre ensemble... n'y a-t-il pas une ligne rouge à ne pas dépasser ?

L'on a beau arguer que la liberté d’expression, en Suède et dans le reste de la Scandinavie a une définition plus large qu'en France par exemple. Mais cela autorise-t-il pour autant à fouler au pied, et de façon aussi cynique, la croyance de milliers de fidèles. Qui ressentent au tréfonds de leurs âmes cette "violence" injustifiée. En définitive, ce qui serait "légal" serait-il nécessairement "acceptable" ?! That is the question ! 

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