Chahed a-t-il consulté le chef de l’Etat avant la nomination du ministre de l’Intérieur ?

Le chef du gouvernement Youssef Chahed s’est-il concerté avec le président de la république Béji Caid Essebsi avant la nomination du nouveau ministre de l’intérieur Hichem Fourati ou s’est-il uniquement contenté de l’informer de sa décision ?

Entre se concerter, énoncé dans la constitution, et informer, la différence est claire. Selon Larousse, « se concerter c’est s’accorder, se consulter pour mettre au point un projet commun ». Pour être explicite c’est se mettre d’accord sur le nom proposé pour occuper le poste du ministère de l’intérieur. Dans le cas d’espèce et selon la Constitution, les ministres et les secrétaires d’État sont « choisis par le Chef du Gouvernement, et en concertation avec le Président de la République en ce qui concerne les ministères des Affaires étrangères et de la Défense » (article89). Tout comme pour « la cessation de fonction d’un ou de plusieurs membres du Gouvernement ou l’examen de sa démission » (article 92). Ce qui n’est pas le cas dans la nomination du ministre de l’intérieur qui git partie des compétences exclusives du chef du gouvernement qui a informé le chef de l’Etat peu de temps avant de rendre cette nomination publique. Comme il l’a fait pour les présidents des groupes parlementaires.

Or, sur les plans politique et moral, Youssef Chahed aurait dû, même si c’est par complaisance se concerter avec le président Béji Caid Essebsi sur le choix du nouveau ministre, surtout qu’il a limogé Brahem contre sa volonté.