Coïncidence troublante : prochaine étape la libération de Sami Fehri ?!

Hier mercredi Myriam Belkadhi annonçait « le cœur gros » qu’elle suspendait son talk-show « Tounes el Ywam » qu’elle anime chaque soir sur la chaine El-Hiwar Ettounsi. D’ailleurs l’émission de la journée n’avait pas lieu. Pour mémoire il s’agit du programme d’access-prime time le plus suivi du paysage audiovisuel tunisien en raison de la qualité de ses chroniqueurs, Lotfi Laamari et Maya Ksouri.

Le lendemain de cette annonce qui a pris tout le monde de court, une source judiciaire indiquait à la radio Mosaïque Fm que la Cour de Cassation siègera le mardi 2 juin pour statuer sur l’affaire du propriétaire de la Chaine, Sami Fehri. Celui-ci a déposé un pourvoi le contre la décision de la chambre de mise en accusation de la Cour d’Appel de Tunis quant à l’émission d’un mandat de dépôt contre lui en novembre 2019 dans l’affaire de présomptions d’abus administratifs et financiers concernant la société Cactus Prod.

Il n’en a pas fallu plus pour qu’un lien soit établi entre les deux nouvelles. Pour troublante la coïncidence l’est certainement. Un pas que beaucoup ont franchi allègrement.

Certains pensent que le pas suivant sera la remise en liberté de Sami Fehri qui est en détention provisoire depuis début novembre 2019, soit depuis presque sept mois. Ce qui est long, et très éprouvant pour l’homme prodige de l’audiovisuel et de sa famille.

Malgré le coronavirus, et alors que de centaines de détenus sont remis en liberté profitant de mesures de grâce pour alléger la population carcérale, le propriétaire d’El Hiwar a été maintenu en prison.

D’ailleurs on a remarqué qu’après avoir tenté de plaider la cause de leur client sur sa propre chaine, les avocats de Sami Fehri sont devenus silencieux depuis un certain temps. Etait-ce le temps mis pour négocier ce que d’aucuns peuvent qualifier de « chantage ».

En tout cas sa libération, si elle a lieu dans la foulée de l’audience de la Cour de Cassation ne surprendra personne. D’ailleurs certains ont parlé de probables rencontres entre des hommes politiques appartenant au parti Ennahdha et les avocats ou proches de Sami Fehri qui ont semble t-il eu lieu. Ce quoi alimenter ces élucubrations.

Pour rappel outre cette nouvelle épineuse affaire qui a éclaté pendant l'automne, l’autre affaire principale de Cactus Pro dans laquelle sont impliqués outre Sami Fehri d’anciens responsables y compris d’ex-PDG de la Télévision tunisienne est toujours en examen et n’a pas été définitivement jugée.

N’est-il pas temps de fermer ce dossier qui ne fait qu’envenimer le climat au sein de l’audiovisuel tunisien et met à mal la liberté de presse et d’opinion, un des rares acquis de la révolution de la liberté et de la dignité qui date de plus de dix ans.