Communication: Quand l'Etat se tait, la rumeur règne

Communication: Quand l'Etat se tait, la rumeur règne

La communication institutionnelle en Tunisie repose aujourd’hui principalement sur la page Facebook officielle de la présidence. En l’absence de responsables dédiés, ce dispositif limité montre ses fragilités, particulièrement en période de crise, où le manque d’informations structurées favorise la circulation de rumeurs et de spéculations.

Depuis près de trois ans, et après le départ des conseillères en communication de la présidence de la République, aucun responsable dédié à cette mission n’a été désigné. La communication institutionnelle se limite à ce jour à des communiqués ou vidéos diffusés sur la page Facebook officielle du palais de Carthage. Or, cette forme de communication demeure limitée et soulève des interrogations sur sa capacité à répondre aux attentes de l’opinion publique et des médias.

L’absence de relais institutionnels favorise l’émergence de sources alternatives d’information, notamment les réseaux sociaux. Ceux-ci deviennent alors des espaces où circulent rapidement rumeurs et informations non vérifiées, amplifiant la confusion et contribuant à fragiliser la fiabilité du débat public.

Plusieurs événements récents illustrent cette situation. L’affaire de la flottille de la résilience a donné lieu à des versions contradictoires, faute d’un cadrage officiel clair. De même, les visites successives des ministres saoudien et iranien des Affaires étrangères ont suscité de nombreuses spéculations sur la portée diplomatique de ces rencontres, en l’absence de communication détaillée de la part des autorités.

Parallèlement, certains médias traditionnels, confrontés au manque d’accès aux sources officielles, se réfèrent parfois à des informations issues des réseaux sociaux et relaient les communiqués officiels sans aucun commentaire. Cette pratique contribue à relayer des données inexactes ou incomplètes, avec des effets potentiels sur l’opinion publique et l’ordre social.

En communication de crise, la transparence et la régularité des messages constituent des éléments essentiels pour maintenir la confiance des citoyens et limiter la propagation de rumeurs. Le cadre actuel, marqué par un déficit de communication institutionnelle, met en évidence les risques liés à l’absence d’une stratégie structurée dans ce domaine.

B.O

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