Conjoncture: L’économie tunisienne sous la loupe d’Oxford Economics

Conjoncture: L’économie tunisienne sous la loupe d’Oxford Economics
 
 
Contrairement au pessimisme des experts locaux, les observateurs internationaux de la chose économique tunisienne sont plutôt optimistes quant aux perspectives de croissance en Tunisie. 
 
Pour preuve, le plus récent rapport sur la Tunisie en 2015 vient d’être publié, ces jours-ci, par Oxford Economics, bureau d’études international spécialisé dans l’évaluation macro-économique des environnements d’affaires et d’investissements dans les pays en développement dont notre pays depuis 2002. 
 
Ce rapport, qui évalue les points forts et les faiblesses des économies des pays en développement et explore des pistes aux fins de renforcer les économies performantes et de revigorer les économies atones, intervient après celui du Fonds monétaire international (FMI) qui avait prévu une reprise de la croissance, à partir de 2017, et une moyenne de croissance sur quatre ans de 4%.
 
Pour le cas de la Tunisie, le rapport est globalement optimiste et rassurant, sur le moyen et le long terme. Au chapitre des points positifs, le rapport estime que les fondamentaux de l’économie tunisienne demeurent prometteurs en dépit des énormes difficultés rencontrées en 2015. 
 
Les fondamentaux demeurent sains
 
Autres points positifs cités par le rapport : la compétitivité de la main d’œuvre tunisienne qui demeure globalement qualifiée et la disponibilité d’une infrastructure à même de soutenir convenablement toute activité industrielle, autant d’atouts qui ont permis, d’après le rapport,  à la Tunisie de réaliser un taux moyen de croissance de 5% durant les deux dernières décennies.
 
Toujours au rayon des points forts, le rapport cite la diversité des produits exportés dont les produits énergétiques et miniers, fait mention spéciale pour les exportations des produits agricoles et agroalimentaires et rappelle à l’intention des investisseurs européens que ces produits sont échangés principalement avec le marché de l’Union européenne.
 
Les auteurs se félicitent également pour l’adoption de plusieurs réformes « à un rythme accéléré ». Parmi ces dernières, il cite les réformes initiées et adoptées en matière de recapitalisation des banques publiques, de gouvernance administrative, de lutte contre la corruption et d’amélioration de la compétitivité des entreprises (lois sur la concurrence et le partenariat public privé).
  
Le terrorisme demeure une sérieuse préoccupation
 
Quant aux faiblesses de l’économie tunisienne, le rapport  exprime ses préoccupations quant à la pression, sur le court terme de la récession technique et surtout de la persistance de la donne terroriste et de son éventuel impact sur les échanges extérieurs et le tourisme dont les recettes ont chuté  de 33,4% en 2015. Cette chute conjuguée à la baisse des exportations de phosphate  a impacté négativement les ressources en devises.
 
Le rapport évoque d’autres contreperformances enregistrées en 2015. Au nombre de celles-ci, figurent le recul du tourisme en raison des attentats terroristes qui ont fait plus de 70 morts dont une soixantaine de touristes et entrée de l’économie du pays en «récession technique», c’est-à-dire un phénomène de ralentissement du rythme de la croissance économique. Plus simplement encore, l’économie nationale croît, actuellement, à un rythme inférieur à son potentiel. Cette technique a été à l’origine du recul du PIB au taux de 0,01%.
 
Ce qui reste à faire
 
Côté perspectives, le rapport recommande de déployer plus d’efforts afin de baisser le déficit courant et de maîtriser l’endettement qui, selon le rapport évolue à un rythme plus accéléré que le taux d’inflation (4,2%) , et ce malgré la baisse du taux d’intérêt bancaire de 50 points de base(0,5 point). Pour y remédier, le rapport estime que dans le souci de subvenir aux besoins du développement du pays,  le gouvernement  tunisien a tout intérêt à diversifier ses sources d’emprunt.
 
Un mot sur la fiabilité de ce rapport. Il faut reconnaître que l’optimisme du cabinet Oxford Economics ne doit pas occulter que ce bureau d’études confectionne, à des fins publicitaires, ces rapports en étroite relation avec les pouvoirs en place, ce qui entache beaucoup sa crédibilité auprès de l’opinion publique.
 
KIM 
 

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