Consommation de drogue : les termes du nouveau projet qui effacerait la loi 52

Consommation de drogue : les termes du nouveau projet qui effacerait la loi 52

 

Suite au conseil ministériel qui s'était tenu au courant de la semaine dernière au Palais de Carthage et présidé par Béji Caïd Essebsi, président de la République, la question de la révision de la fameuse loi 52 qui condamne systématiquement le consommateur pour la première fois de drogue, à un an de prison ferme, a été débattue et un projet d’une nouvelle loi pourrait être promulguée d'ici peu qui remplacerait la loi actuellement en vigueur.

D'après le projet de texte annoncé de cette nouvelle loi, il ne s'agit plus d'une révision, mais carrément de l'annulation de cette loi 52 pour être remplacée par une autre au contenu complètement différent.

Dans un souci de préserver les jeunes de la dérive fatale lors de leur séjour en prison pour avoir fumé un joint (sachant que plus de 7 mille jeunes croupissent en prison pour ce délit), la nouvelle loi propose des sanctions alternatives au premier degré.

Ainsi, le consommateur de drogue, pour sa première bévue, se verra sanctionner d'une amende et l'engagement de sa part à suivre obligatoirement une cure d'intoxication sans laquelle il risque automatiquement la prison.

La peine de prison ne sera prononcée qu'en dernier recours si ce consommateur récidive une deuxième et une troisième fois.

Seulement, pour bien appliquer cette nouvelle loi dans le nouvel esprit qu'elle suggère et avec ses nouveaux objectifs, il faudra lui donner les moyens de son application, particulièrement au sujet de cette cure d'intoxication. Aujourd'hui, il n'existe qu'un seul centre spécialisé dans le traitement de ce genre d'affection, celui de Sfax, qui, bien que fournissant un service satisfaisant à ses pensionnaires, ne pourra pas accueillir dans le futur le nombre records qui sera enregistré parmi ces jeunes nécessitant un suivi d'intoxication.

Quant à la peine de «travaux d'utilité publique» qui, si elle a toujours été favorablement accueillie par toutes les parties, n'a jamais été appliquée par le passé, alors comment en sera-t-il avec la nouvelle loi et la manière de l'appliquer?

Si cette loi sur la consommation de stupéfiants est impatiemment attendue, l’État se trouve dans l'obligation de lui préparer les moyens de son application sans la moindre faille ni le moindre tracas d'ordre matériel ou logistique.

Car une «bonne» loi ne devient utile que si on lui offre les bons termes de son application...

J. B.A.

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