Coronavirus : des pistes pour atténuer l’impact de la crise

Coronavirus : des pistes pour atténuer l’impact de la crise

Hassen Zargouni, l’homme des chiffres et des statistiques a publié sur sa page Facebook des données très intéressantes concernant la valeur des dons reçus par la Tunisie depuis la propagation du coronavirus, les dépenses qui pourraient être affectées au dépistage ainsi que le coût social…Il propose des pistes pour trouver l’argent nécessaire afin de faire face à l’épidémie et en réduire l’impact sur les populations et sur l’économie nationale. Et pour une sortie de crise…

Voici le texte publié sur la page de M.Chiffres :

Côté recettes : La Tunisie vient de recevoir des dons de l’étranger d’une valeur estimée à 2.3 milliards de dinars tunisiens, dont près d’un milliard de l’Union Européenne (250 M euros + 60 M euros), 125 millions de dinars d’Allemagne, 150 millions d’Italie et près de 30 millions de dinars du Qatar. Le fonds 1818 a dépassé les 150 millions de dinars grâce aux dons des entreprises, des banques (123 millions de dinars), et des citoyens. Par ailleurs le FMI a octroyé un crédit rapide de 1.1 million de dinars. La baisse du prix du baril au niveau des marchés mondiaux et la baisse de consommation de l’énergie en Tunisie due à l’impact de confinement et le ralentissement de l’activité économique permettront de gagner près d’1.5 milliard de dinars en grande partie grâce à la baisse du niveau de la subvention. De plus, et même ce n’est pas directement lié à l’épidémie, la Banque Centrale de Tunisie vient de verser 705 millions de dinars dans le trésor public au titre des bénéfices de l’exercice 2019. Si on considère uniquement les recettes dues au virus l’Etat disposerait d’une cagnotte de l’ordre de 3.5 milliards de dinars.

Côté dépenses :

  • La généralisation des tests rapides (1 million de test) coûtera près de 15 millions de dinars.
  • La massification des tests PCR (150 000) coûtera près de 12 millions de dinars,
  • Le traitement précoce chez les restes positifs (100 000 à terme) coûtera 3 millions de dinars,
  • L’achat massif des masques de protection en cas de confinement partiel envisageable coûtera 30 millions de dinars,
  • L’achat d’équipements pour les urgences et les lits de soins intensifs comme les respirateurs coûtera près de 20 millions de dinars,
  • L’aménagement des centres Covid+ totalement dédiés et hermétiquement séparés des Covid- avec un coût estimatif de l’ordre de 20 millions de dinars.
  •  Le coût du dispositif médical de très court terme face à l’épidémie serait de l’ordre de 100 millions de dinars. Le coût social s’avère être autrement plus important.
  •  Le coût de l’indemnisation des 300 000 familles précaires devraient avoisiner les 500 millions de dinars sur 3 mois,
  • Le coût de l’indemnisation du chômage technique d’environ 60% des 2 millions de salariés inscrits à la CNSS qui travailleront graduellement selon le niveau du confinement, pourrait avoisiner les 2.7 milliards de dinars,
  • Le coût en soutien aux micros entrepreneurs, les petites et moyennes entreprises et certaines grandes entreprises pourrait avoisiner les 3.2 milliards de dinars, pour soutenir leurs activités et leur survie et les bassins d’emplois qu’ils charrient.
  •  Le coût global estimé pour dépasser la crise dans les meilleures conditions serait de l’ordre de 6.5 milliards.

L’Etat doit être capable de trouver très rapidement les 3 milliards de dinars, la différence entre les recettes dues au Civid-19 et dépenses y afférentes.

Trois sources sont possibles :

  1. Dons conséquents d’amis arabes du Golfe et institutions multilatérales amies (FADES, BAD, BID, BM, BERD, BEI...) ;
  2.  Placement des Tunisiens Résidents à l’Etranger dans un compte rémunéré (1 à 3%) en devises où ils peuvent transférer par cartes de crédits directement sur le site du Ministère des finances ; 3- Appel à emprunt national avec un taux de rémunération incitatif comme en 2014.

Cela exige une équipe travaillant en mode projet. Dirigée par un PMO, l’équipe pluridisciplinaire devrait avoir l’expertise en gestion de projet dans un environnement complexe, aciérie à la gestion de crise, couvrant les aspects techniques, sourcing, logistique, financiers, juridiques, communicationnels, et médicaux avec plusieurs spécialités. Cette équipe serait une instance à l’instar de l’ISIE, une sorte de ISIE-Covid, qui aura l’aspect exécutif et stratégique. Elle disposera des moyens financiers et matériels et humains nécessaires au déploiement de sa stratégie et plan d’actions multidimensionnelles.

Il s’agit ici d’un exercice de dégrossissement d’un projet d’utilité publique il me semble. À affiner ensemble pour que très vite ils prennent forme grâce à vos contributions. Ça serait un travail collaboratif et participatif pour structurer ce projet et le proposer aux autorités compétentes et qui ne peuvent être que la présidence du gouvernement.

 

Votre commentaire