Coronavirus : la solidarité nationale exigée mais de la part de qui ?

Coronavirus : la solidarité nationale exigée mais de la part de qui ?

Lors de crises graves et dans plus d’un pays, un élan de solidarité se manifeste rapidement parmi les citoyens, sans même avoir recours à des appels pressants ou à des campagnes de « sensibilisation », et cela, en raison de cet esprit de citoyenneté, de patriotisme et d’amour profond pour son pays.

Une mentalité très peu ancrée dans les sociétés arabo-musulmanes en raison de cette triste réalité politique qui pousse leurs peuples à se démarquer de tout ce qui émane du pouvoir en place, et ce, dans un réflexe de répulsion presque inconscient.

Aujourd’hui, en Tunisie, cette solidarité est aussi indispensable qu’urgente à cause de ce fléau du Coronavirus et le pouvoir exécutif n’a pas mis longtemps pour lancer un appel pressant pour s’unir et contribuer à un effort national afin de contrer le risque encouru d’une épidémie.

Et bon nombre de nos hommes d’affaires, dont le patriotisme ne doit jamais être remis en doute, n’ont pas hésité à donner l’exemple en contribuant matériellement à cet effort national de lutte contre ledit fléau, en plus de ce compte ouvert à l’intention des citoyens pour les dons dans ce même but.

Seulement, ce qui est à reprocher au gouvernement aujourd’hui, c’est de n’avoir pas décidé de ces mesures d’austérité drastiques qu’exige l’état actuel des choses, comme ce fut le cas dans ces pays d’« Europe de l’Est » particulièrement, ou ceux d’Amérique Latine qui sont passés par de graves crises économiques, et que tout un chacun l’avait bien constaté.

Pays dont les premiers responsables avaient donné l’exemple en se passant de quelques privilèges pour eux-mêmes, pour leurs ministres et autres hauts responsables, et ont pris la décision de réduire les dépenses de gestion au minimum, car il est de ces vérités que personne ne peut occulter, c’est que l’exemple vient bel et bien d’en haut d’abord …

Qu’en est-il chez nous ? Un pays au bord du gouffre, économiquement, en crise depuis l’avènement de ce 14 janvier, pillé jusqu’à la moelle depuis, et dans une sorte de paralysie due à ces politiciens sans foi ni loi.

Mais c’est au pauvre peuple, déjà meurtri par la hausse des prix liée aux pratiques criminelles de ces spéculateurs, par des conditions matérielles extrêmement difficiles et par un vécu d’une précarité jamais vu, que l’on fait toujours appel pour qu’il participe à l’effort national en temps de crise ou, de nos jours, à la lutte contre le Coronavirus !

Le Chef du gouvernement, premier responsable de la gestion du pays, avant le président de la République ou celui de l’ARP, a-t-il pris de telles mesures d’austérité avec ses collaborateurs de l’équipe gouvernementale ? A-t-il opté pour une révision des émoluments des hauts cadres de l’Etat ? A-t-il décidé de revoir ces privilèges dont profitent ces derniers ? Au sein de notre chère ARP, y a-t-il eu le moindre appel pour un geste de solidarité ou d’une quelconque contribution à ce fond ?

Silence et modus vivendi !

Si l’on veut vraiment entretenir le sentiment de solidarité nationale, il faut absolument donner l’exemple et oser prendre les plus fermes décisions, même les plus pénibles, afin de faire sentir à ce peuple que nous partageons réellement les mêmes peines.

La solidarité, c’est toute une culture à développer chez le citoyen, et dans ce cadre, le chemin est encore très long pour parvenir à ce réflexe involontaire …

J. B. A.

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