Coronavirus : les mesures prises en Tunisie sont-elles suffisantes?

 Coronavirus : les mesures prises en Tunisie sont-elles suffisantes?

 

Le ministère de la Santé a préféré une totale transparence en ce qui concerne une éventuelle arrivée en Tunisie de personnes arrivées de Chine qui seraient porteuses du coronavirus. Même si cette éventualité ne s’est pas présentée, des mesures ont été prises pour se préparer et prévenir toute contamination aux personnes locales.

Ainsi des caméras thermiques ont été installées à l’Aéroport international de Tunis Carthage, lieu d’entrée des voyageurs arrivant normalement de Chine via d’autres villes d’Asie et d’Europe. Parmi les autres mesures convenues figure le choix d’un lieu d’isolement et de quarantaine comme c’est le cas dans d’autres pays. Ce lieu devrait être un établissement hospitalier.

Le choix d’un hôtel dans la banlieue sud de Tunis a créé une polémique qui n’a pas lieu d’être. Car elle a donné lieu à une psychose auprès de la population quand bien même aucun cas n’a été décelé en Tunisie. A-t-on pensé aux effets pervers sur le choix d’un hôtel fut-il vide en cette saison basse et située loin des grandes zones touristiques du pays.

Mais ces mesures sont-elles suffisantes. Il y a lieu d’en douter car l’entrée des voyageurs venant de Chine ne se fait pas uniquement par Tunis Carthage. De même, les personnes éventuellement contaminées ne présentent pas les symptômes immédiatement. Un délai d’incubation de 14 jours précède la hausse de la température du corps, la toux et les autres signes annonciateurs de la maladie.

Il ne fait pas de doute qu’il ne faut pas s’alarmer car le foyer de ce virus se trouve dans une région très lointaine et nous n’avons pas des vols directs venant de Chine, mais il importe cependant de sensibiliser la population pour qu’elle prenne les mesures d’hygiène qui pourraient prévenir toute propagation du virus. Des gestes simples sont recommandés comme ceux de se laver les mains régulièrement au savon, d’éternuer dans un mouchoir jetable ou dans son coude et de mettre si nécessaire des masques au visage.

Une campagne de sensibilisation sur les médias est plus qu’urgente. Elle doit être mise en oeuvre très rapidement surtout sur les chaines de radio et de télévision ainsi que sur les sites électroniques.

S’agissant du coronavirus lui-même, apparu en Chine en décembre 2019, son bilan à ce jour (29 janvier 2020), s’établit à 5 970 cas confirmés dans l'ensemble du pays, dont un bébé de 9 mois, et de 132 décès, tous en Chine. Le nombre de contaminations total (6 057 cas) dépasse celui de l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) de 2002-2003 qui avait fait quant à lui 5 327 infections.

En revanche, le coronavirus est moins mortel (132 décès contre 349 pour le SRAS). Il est probable que ce virus baptisé provisoirement 2019 nCoV soit similaire à celui des autres coronavirus humains.

En France, un quatrième cas de contamination au coronavirus a été enregistré mardi 28 janvier en France. Il s'agirait d'un touriste chinois âgé d'environ 80 ans originaire de la province de Hubei, épicentre du virus. Il serait actuellement hospitalisé en réanimation à Paris et son état clinique serait "sévère".

Une enquête épidémiologique est actuellement en cours afin de déterminer l'origine de la contamination ainsi que "les cas de contact". Par ailleurs, l'état des trois autres personnes contaminées par le coronavirus en France - deux personnes à Paris et une personne à Bordeaux ne s'est pas dégradé. Pris en charge et mises en isolement, ces personnes seraient actuellement "hors de danger".

"L'épidémie est un démon. Nous ne permettrons pas au démon de rester caché, a déclaré le président chinois Xi Jinping lors d'une rencontre avec le directeur général de l'OMS à Pékin. Depuis le début, le gouvernement chinois a fait preuve d'ouverture, de transparence et de responsabilité afin de diffuser dans les plus brefs délais les informations sur l'épidémie ".

De son côté, l'Organisation mondiale de la Santé a estimé que la menace à l'international est désormais "élevée" et non plus "modérée". Toutefois, elle ne considère pas que cette épidémie est une "urgence de santé mondiale".

Demain, le jeudi 30 janvier, l'Organisation mondiale de la Santé se réunira à nouveau pour déterminer si cette épidémie constitue ou non "une urgence de santé publique de portée internationale". De nombreuses compagnies aériennes (British Airways, Lufthansa, Lion Air....) ont décidé de suspendre tous leurs vols vers la Chine continentale. United Airlines et Air Canada souhaitent quant à elles réduire leur nombre de vols. Les Etats-Unis et l'Allemagne déconseillent fortement à leurs ressortissants de se rendre en Chine

A la date du 29 janvier 2020, vingt-six provinces de Chine continentale dont Hong-Kong et Macao déclarent des cas. Plusieurs autres pays ont confirmé des cas importés : Thaïlande, Japon (dont un cas de personne qui n'avait pourtant pas voyagé en Chine), République de Corée, Etats-Unis, Taïwan, Australie, Népal, Singapour, Vietnam, Malaisie, Sri Lanka, Canada. En Europe, la France et l’Allemagne sont les seuls pays concernés par ce virus.

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