Covid-19 : Echec de la Tunisie au Conseil de sécurité de l’ONU

Covid-19 : Echec de la Tunisie au Conseil de sécurité de l’ONU

La Tunisie a échoué à mobiliser la communauté internationale sur le projet de résolution qu’elle a soumis au Conseil de sécurité de l’ONU sur la pandémie du Coronavirus. L'instance internationale s'est réunie jeudi par visioconférence à partir du siège de l'ONU à New York.

Dans sa dernière version, le projet initié par la Tunisie demande "une action internationale urgente, coordonnée et unie pour limiter l'impact du Covid-19". Il prévoit aussi que "le Conseil de sécurité supervisera l'impact de la pandémie de Covid-19 sur la paix et la sécurité internationale", avec des rapports réguliers du secrétaire général "quand cela sera nécessaire". Le texte appelle enfin "à un cessez-le-feu mondial immédiat pour permettre une réponse humanitaire adéquate".

En effet, Au cours de sa réunion tenue jeudi, un second projet de résolution a été proposé par la France. Il est centré sur un soutien à une "cessation des hostilités" réclamée en mars par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres et sur une "pause humanitaire".

Si le premier projet est soutenu par neuf des dix membres non permanents (l’Afrique du Sud fait défaut pour des raisons inconnues), le second n'est discuté jusqu'à présent qu'entre les cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni), ce qui est "très frustrant", confient sous anonymat à l'AFP plusieurs diplomates de pays membres non-permanents.

On a remarqué que la diplomatie tunisienne ne s’est pas mobilisée comme il le fallait pour soutenir son initiative. Certes le président de la République Kaïs Saïed a beaucoup téléphoné à ses pairs maghrébins, arabes et internationaux, mais cela ne semble pas avoir porté ses fruits.

Membre non permanent représentant des Etats arabes et africains, la Tunisie aurait dû être plus active sur ces deux scènes régionales. Elle ne s’est pas appuyée sur sa présidence du Sommet arabe, depuis le 30ème Sommet tenu à Tunis en mars 2019, pour rassembler un soutien politique plus soutenu à son initiative. La même chose vaut pour l’Afrique où notre pays paie son absence des réunions au sommet de l’Union Africaine.

De plus aucune action médiatique n’a été initiée du côté tunisien pour faire la promotion de l’initiative tunisienne. Une grande interview dans un grand média international et dans une télévision de grande audience du Chef de l’Etat aurait été d’un grand secours.

Antonio Guterres, a exhorté jeudi le Conseil de sécurité à se montrer uni face à la pandémie de Covid-19, soulignant qu'il s'agissait "du combat d'une génération - et la raison d'être des Nations unies elles-mêmes". "Un signal d'unité et de détermination du Conseil compterait beaucoup dans la période anxiogène actuelle", a-t-il ajouté lors de cette réunion.

Mais à l’évidence son appel n’a pas été entendu car l’instance internationale s’est montrée divisée entre les membres non permanents et les membres permanents. Une première dans l’histoire de l’ONU ; Aucun vote n’est prévu pour le moment, car pour être adoptée une résolution réclame neuf voix favorables et aucun véto des 5 membres permanents.

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