Covid-19 : le projet de résolution tunisien doit être adopté jeudi par le Conseil de Sécurité

 Covid-19 : le projet de résolution tunisien doit être adopté jeudi par le  Conseil de Sécurité

 

La Tunisie ne perd pas espoir de faire adopter par le Conseil de sécurité de l’ONU son projet de résolution co-parrainé par la France appelant à une cessation des hostilités en vue de faciliter la lutte contre la pandémie de Covid-19.

L’ambassadeur représentant permanent de la Tunisie auprès de l’ONU, Kaïs Kabtani a confirmé à Espace Manager que le texte a été mis au vote ce mardi et que la Tunisie a réussi à arracher un compromis historique après des négociations très compliquées

Ainsi, le projet de résolution doit être adopté à l’occasion d’une réunion sur la pandémie organisée après-demain jeudi au Conseil de sécurité par l’Allemagne. Si c’est le cas ce sera une belle victoire de la Tunisie, initiatrice du projet de résolution et un indiscutable succès de la diplomatie conduite par le président Kaïs Saïed. Un succès à mettre à l’actif de l’ambassadeur représentant permanent Kaïs Kabtani qui a pris ses fonctions récemment.

Le nouveau projet est comme le précédent focalisé sur la demande d’une cessation des hostilités immédiate et générale dans tous les conflits à l’agenda du Conseil de sécurité, à l’exception des combats contre les groupes jihadistes. Il réclame une pause humanitaire pour au moins 90 jours consécutifs pour faciliter l’assistance internationale aux populations.

Fait nouveau, il contient dans le préambule de la résolution un rappel d’une résolution adoptée le 2 avril par l'Assemblée générale de l’ONU sur la nécessité d’une solidarité mondiale pour combattre le virus.

L’espoir au Conseil de sécurité, selon des diplomates, est que ce rappel suffise à satisfaire et la Chine, qui voulait une référence à l’OMS, et les États-Unis qui n’en voulaient pas, reprochant à l’agence onusienne une mauvaise gestion de la crise.

Le deuxième paragraphe de la résolution de l’Assemblée engage les 193 membres de l’ONU à apporter tout l’appui et toute la coopération nécessaires à l’Organisation mondiale de la Santé.

S’il est adopté, le nouveau projet de résolution serait le premier texte consacré au virus approuvé par le Conseil de sécurité et sa première réelle prise de position officielle depuis le déclenchement de la pandémie. Sa paralysie depuis plus de trois mois a été souvent dénoncée et a largement entamé sa crédibilité, certains des membres du Conseil allant jusqu’à avouer leur honte.

Lors des négociations, États-Unis et Chine, les deux plus gros contributeurs financiers à l’ONU, avaient tous deux menacé d’utiliser leur droit de veto. Le 8 mai, Washington avait bloqué une mise au vote du texte après avoir pourtant donné un accord de principe à ses partenaires.

Reste à savoir si un appel du Conseil de sécurité à cesser les hostilités peut encore avoir un impact. Certes le texte peut paraître tardif mais ne dit-on pas qu’il vaut mieux tard que jamais.

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