Crise de Petrofac : « Les protestataires refusent d’être payés jusqu’à la fin de 2015 »

Crise de Petrofac : « Les protestataires refusent d’être payés jusqu’à la fin de 2015 »


Le directeur général de Petrofac, Imed Dérouiche, a indiqué, dans une déclaration ce lundi 13 avril sur shems fm, qu’en 2011 la société a été contrainte dans les conditions de l’époque du pays à payer une subvention annuelle de 600 mille dinars pour alimenter le fonds de l’environnement qui a été destiné par la suite aux diplômés chômeurs. Cette subvention a été augmentée en 2012 pour atteindre 880 mille dinars.
 
Derouiche a précisé qu'en 2012, Petrofac a reçu des plaintes de la part de certains habitants de Kerkennah concernant les bénéficiaires de cette subvention. Après vérificationn le directeur général de Petrofac affirme qu’ils ont découvert que les 880 mille dinars étaient mal utilisés. Il s’est avéré que le gouvernorat de Sfax payait à travers ce fonds des salaires à des gens qui travaillent déjà dans le public et qu’ils versait des salaires à des gens sans jamais travailler. Et d'ajouter que cette catégorie de bénéficiaires accapare presque la moitié des subventions.
 
Dérouiche s'insurge contre cette attitude. "Petrofac a décidé que le montant de 880 mille dinars soit alloué à la création d’emplois en aidant les jeunes de l’île dans des projets. Mais les actuels bénéficiaires n’ont rien voulu entendre et ont investi nos locaux à Kerkenah pour bloquer notre activité. »
 
Ce qui a fait que Petrofac est fermée depuis plus d'un mois à cause de ce sit-in sauvage. Les pertes occasionnées par cet arrêt dépassent, selon Dérouiche, les 20 millions de dinars.

Toutes les tentatives pour mettre fin à ce sit-in et permettre à la société de reprendre son activité ont échoué. Ce qui a conduit Petrofac international à accorder un dernier ultimatum de 72 heures pour lever ce sit-in.

Face à la menace de fermeture, ce sont les employés de la société qui ont fiat un sit-in à la Kasbah pour sauver leur emploi. Le ministère de l’Industrie tunisien est intervenu et a émis une proposition à Petrofac pour arrêter la crise et convaincre les protestataires à quitter les lieux.

Cette proposition consiste à un engagement de Petrofac de continuer la même démarche de financement du fonds de l’environnement jusqu’à la fin de l’année 2015 en promettant un changement à venir avec l’intégration des protestataires dans des emplois.
 
Proposition qui a été refusée par les protestataires, selon Dérouiche, qui a ajouté : " Les protestataires veulent être recrutés soit dans le public soit dans Petrofac. Ils ne veulent rien entendre d’autre. Il faut une solution urgente. Il faut appliquer la loi et laisser les gens travailler. Une société inscrite à la Bourse de Londres n'acceptera pas de payer les salaires des fonctionnaires à la place de l'Etat tunisien indirectement à travers ce fonds. Nous refusons d’être inscrits dans une telle démarche et demandons l’application de la loi sur ceux qui nous empêchent de travailler et qui bénéficient d’une impunité totale".

En attendant, l’ultimatum de Petrofac International touche à sa fin ce lundi et l’avenir du 2ème plus grand producteur du gaz en Tunisie est plus que jamais incertain.