Crise du Golfe : L’Arabie Saoudite et ses alliés n’exigent plus la fermeture d’Al Jazeera

Crise du Golfe : L’Arabie Saoudite et ses alliés n’exigent plus la fermeture d’Al Jazeera

 

La coalition arabe contre le Qatar tente pour la première fois de calmer le jeu. Les ambassadeurs à l'ONU des quatre pays arabes, Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis (EAU) et Bahreïn, qui ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques et économiques avec le petit émirat gazier accusé de déstabiliser la région, ont annoncé mardi soir à New York, qu'ils avaient assoupli leur position.

Leur liste de 13 exigences que le Qatar devait remplir pour voir lever le quasi-blocus imposé depuis six semaines, a été ramenée à six « principes ». Le changement le plus notable est que la coalition n'exige plus la fermeture de la télévision Al Jazeera, accusée de soutenir l'organisation islamiste des Frères Musulmans.

La coalition a aussi renoncé à la fermeture d'une base militaire turque au Qatar et à la « réduction significative » des relations de ce dernier avec l'Iran. Elle ne fixe plus non plus d'échéance pour trouver un compromis. Il est vrai que l'échéance du 4 juillet que la coalition avait fixée pour le respect de ses 13 exigences précédentes est passée sans conséquences pour le Qatar.

Les six principes auxquels se raccroche la coalition sont un arrêt du soutien financier, médiatique ou logistique du Qatar à l'extrémisme, ainsi qu'à des organisations considérées comme terroristes, comme le Hamas ou le Hezbollah. La coalition insiste sur des « mécanismes de vérification », vu que Doha avait déjà pris des engagements similaires en 2013 et 2014, lors de la dernière crise avec ses voisins du Golfe, sans les appliquer sincèrement aux dires de Riyad et Abu Dhabi.

L'ambassadeur qatari à l'ONU a repoussé ce geste d'ouverture de la coalition, estimant qu'il s'agissait seulement d'une technique pour sauver la face au vu des pressions internationales. Les Occidentaux n'ont pas pris partie dans la crise, même si Donald Trump a salué dans un premier temps l'isolement du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a signé récemment avec Doha un accord de lutte contre le terrorisme salué mardi par les EAU comme « un bon premier pas ». Les effets du boycott instauré par la coalition sont tempérés par l'approvisionnement en provenance d'Iran et de Turquie.

Ankara a aussi commencé à déployer des troupes au Qatar, bien que Riyad et ses alliés aient exclu d'envahir ce dernier. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, entame lundi une tournée diplomatique en Arabie saoudite, Koweït et Qatar.

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