Démission du chef de la diplomatie libanaise

 Démission du chef de la diplomatie libanaise

 

Le ministre des Affaires étrangères libanais Nassif Hitti a annoncé lundi sa démission sur fond de désaccords avec le gouvernement, dans un pays en plein effondrement économique et incapable d'enclencher les réformes attendues par la communauté internationale.

Le Liban connaît depuis plusieurs mois une dépréciation inédite de sa monnaie, une flambée des prix, des licenciements à grande échelle et des restrictions bancaires sur les retraits et les virements à l'étranger.

"J'ai décidé de démissionner de mes fonctions de ministre des Affaires étrangères, en souhaitant le succès au gouvernement et aux responsables de la gestion de l'Etat, mais en leur souhaitant aussi de reconsidérer plusieurs de leurs politiques et pratiques", a indiqué M. Hitti dans un communiqué.

Il a également déploré "l'absence d'une réelle volonté pour entreprendre une réforme structurelle et totale qui est nécessaire et qui est réclamée par notre société et par la communauté internationale".

"Pour construire un Etat, il faut des esprits créatifs, une vision claire, des intentions sincères, une culture d'institutions et d'Etat de droit", a-t-il relevé.

Cette démission intervient plus d'une semaine après la visite au Liban du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui n'avait pas mâché ses mots en évoquant "le côté passif" des autorités et qui avait réclamé des réformes attendues "depuis trop longtemps".

Nassif Hitti s'est rendu lundi matin au grand sérail, le siège du Premier ministre, pour remettre sa démission au chef du gouvernement Hassan Diab.

Ce gouvernement a été formé fin janvier, plusieurs mois après la démission de Saad Hariri et de son équipe.

M. Hariri a démissionné sous la pression d'un soulèvement populaire inédit déclenché en octobre 2019, dénonçant l'intégralité d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence, quasi inchangée depuis des décennies.

Le gouvernement a adopté fin avril un plan de sauvetage économique visant à relancer la croissance et à assainir les finances publiques mais les réformes, notamment dans le domaine de l'électricité, peinent à se concrétiser.

Les autorités ont initié mi-mai des négociations avec le Fonds monétaire international mais le processus reste au point mort.

Près de la moitié des habitants vivent dans la pauvreté et 35% de la population active est au chômage, selon des statistiques officielles.

(AFP)

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