Deux Sénateurs américains font part de leurs « préoccupations quant à l’érosion de la démocratie en Tunisie

Deux Sénateurs américains font part de leurs « préoccupations quant à l’érosion de la démocratie en Tunisie

Les sénateurs américains Bob Menendez (Démocrate du New Jersey) et Jim Risch (Républicain de l’Idaho), président et membre principal de la commission des affaires étrangères de la chambre haute du congrès US, ont exhorté, mercredi, l’administration Biden à mieux synchroniser ses efforts avec ceux de ses partenaires du G7 et à conditionner son aide à la lutte contre l’érosion de la démocratie tunisienne.

« Nous vous écrivons pour vous faire part de nos préoccupations quant à l’érosion continue des institutions démocratiques en Tunisie », ont indiqué les sénateurs dans une lettre adressée au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « Nous vous exhortons à coordonner avec nos partenaires du G7 pour conditionner l’aide à des critères de réforme démocratique sans ambiguïté. En outre, alors que les États-Unis évaluent une gamme d’instruments pour faire face au recul démocratique de la Tunisie, nous vous demandons d’envisager des sanctions contre les entités qui se sont engagées dans la corruption, sapant la stabilité économique et politique tunisienne pour leur propre bénéfice. »

Le 26 juillet, rappellent-ils, nous avions souligné les préoccupations bipartites du Congrès concernant le référendum constitutionnel du président Kais Saied, qui a représenté une vaste extension des pouvoirs présidentiels et a considérablement réduit la capacité du peuple tunisien à élire son propre gouvernement.

«La loi électorale du 15 septembre du président Saied (Le décret-loi promulgué par Kaïs Saïed-ndlr) représente une nouvelle dégradation des normes démocratiques de la Tunisie, réduit considérablement le rôle des partis politiques et crée des obstacles déraisonnables pour les candidats potentiels de l’opposition. En réponse, plusieurs des plus grands partis politiques tunisiens ont déclaré leur intention de boycotter les prochaines élections législatives», ajoutent les deux sénateurs.

«Les États-Unis ont pris l’initiative de réduire l’assistance économique et sécuritaire en réponse à l’érosion démocratique de la Tunisie tout en continuant à aider les Tunisiens à faire face à un large éventail de chocs économiques. L’aide rapide récente, par exemple, soutiendra les Tunisiens vulnérables sans légitimer le programme autocratique de Saied», soulignent-ils.

Cependant, observent-ils, de nombreux membres du G7 n’ont pas conditionné l’aide aux réformes démocratiques de la même manière que les États-Unis, ce qui se traduit par des messages inégaux ou contradictoires à Tunis. Ils enjoignent au G7 de «parler d’une seule voix et conditionner son aide à des critères de réforme démocratique clairs, notamment le rétablissement d’un système judiciaire indépendant, la suppression des restrictions sur les partis politiques, la protection de la liberté de la presse et l’observation sans entrave des élections».

« Les Tunisiens ne sont pas seulement confrontés à l’incertitude politique. Une crise imminente de sécurité alimentaire, une inflation élevée et une détérioration des conditions de vie menacent la stabilité politique et économique de la Tunisie. Les actions du président Saied n’ont servi qu’à centraliser son propre pouvoir et n’ont pas réussi à s’attaquer aux causes profondes des problèmes économiques de la Tunisie. À moins que les États-Unis et les partenaires de même sensibilité ne renforcent le besoin urgent d’un retour aux processus et aux institutions démocratiques, la Tunisie sombrera dans une plus grande instabilité », préviennent les deux sénateurs.

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