Discorde à Nidaa: A qui profiterait la scission ?
Le tournant qu'a pris la grave crise au sein de Nidaa Tounès à la suite des violences qui ont émaillé l'organisation d'une réunion du Bureau politique, hier dimanche à Hammamet, laisse poser plus d'une question sur la nature du véritable conflit entre les deux clans du parti et les alliances qui sont en train de se forger à l'intérieur et à l'extérieur du parti.
Comme cela n'échappe à personne, une aile au sein de Nidaa Tounès a changé de ton depuis un certain temps, appelant à une rupture de l'alliance entre le parti et Ennahdha, et ce, en raison du manque d'efficacité et des solutions à apporter pour les innombrables problèmes que vivent le pays et son économie.
Cette frange va même plus loin en dénonçant carrément les orientations économiques du gouvernement Essid et la nouvelle Loi de Finances pour 2016, elle qui a pourtant cautionné ce gouvernement et travaillé avec lui depuis sa désignation.
Ces voix s'élèvent pour demander une nouvelle coalition au sein du pouvoir où des partis de l'opposition en feront partie afin d'avoir cette majorité nécessaire à l'ARP, dans le but de sortir de cette perpétuelle crise économique.
Passer sous silence les déboires de tous genres vécues durant l'époque écoulée et accepter ladite coalition durant toute cette période sans bouger le petit doigt pour s'élever aujourd'hui contre ses alliés relève un peu de l'irresponsabilité qui peut plonger le pays dans une sorte de chaos que personne ne souhaite...
N'étant pas dupe à ce point, ceux qui veillent sur ce pays en-dehors du pouvoir savent pertinemment que les «têtes de liste» de ces deux clans du Nidaa n'ont ni l'expérience ni l'ascendant nécessaires pour mener une quelconque formation politique, encore moins pour diriger le pays.
Sachant, d'autre part, qu'une implosion de Nidaa Tounès coûterait très cher au pays, dans le sens d'un impératif recours à de nouvelles élections législatives dont le déroulement et les événements qui pourront l'entourer restent à haut risque, cela dans le cas où des députés du Nidaa se retireraient de cette coalition parlementaire, d'où la perte de la majorité.
Pour le simple citoyen , tous ces politiciens se jouent du pays, n'apportant aucune solution de fond aux problèmes récurrents ni aux souffrances quotidiennes, les uns et les autres cherchant à arracher un fauteuil pour en profiter jusqu'à la moelle...
J.B.A.