Disparition du délégué de Matmata : avons-nous un plan d’organisation des secours?

Disparition du délégué de Matmata : avons-nous un plan d’organisation des secours?

 

La disparition du délégué de Matmata nouvelle Mohsen Ben Aïssi dont le véhicule a été emporté par les eaux d’un oued en furie suite aux intempéries dans les gouvernorats du sud-est a provoqué une grosse colère des habitants de sa localité de Zinouche dans le gouvernorat de Gafsa. Ceux-ci ont déclenché une grève générale avec fermeture des établissements scolaires et des commerces de toutes sortes.

Le corps du chef du poste de la Garde nationale Mehdi Haddad qui accompagnait le délégué avait été retrouvé dès samedi soir et ses obsèques ont eu lieu en présence du ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières. Les deux responsables locaux rentraient ensemble après avoir supervisé le sauvetage des élèves d’un établissement scolaire qui étaient menacés par les eaux.

La disparition de ces deux victimes du devoir pose avec acuité la question de l’organisation des secours lorsque surviennent les catastrophes naturelles ou provoquées.

Pour les inondations consécutives aux pluies diluviennes, l’office national de la météorologie a-t-il fait son devoir en alertant sur les menaces attendues. Même s’il l’a fait son message est-il parvenu aux citoyens. Dans d’autres pays proches ou lointains l’alerte prend une couleur. Elle est jaune quand la menace est moyenne, orange quand elle est sérieuse, et rouge si elle est grave. Pourquoi ne pas adopter la même approche et faire circuler le message par tous les moyens possibles y compris et surtout les médias audiovisuels et alternatifs tels que les réseaux sociaux.

Puis quand même l’alerte est donnée, disposons-nous d’un plan d’organisation de secours. Il ne s’agit pas de réunir la commission régionale ou locale de lutte contre les catastrophes naturelles. Lorsqu’une catastrophe survienne, il faut que chaque intervenant sache ce qu’il a à faire, quels moyens doivent être utilisés et où les trouver.

Le gouverneur étant le responsable principal de la région, il doit se muer en commandant en chef des opérations de secours. Les moyens indispensables à cette fin dûment répertoriés à l’avance (véhicules, avions, hélicoptères, maisons de jeunes, lycées, et autres logistiques) doivent être mobilisés et mis à sa disposition. Lorsqu’il est déclenché le plan n’a pas à être discuté, ni qu’il fasse l’objet d’une réunion, il se met en place de suite, chacun sachant quelle mission lui incombe précisément.

Evidemment, ce plan nécessite des simulations et des opérations blanches pour en vérifier l’efficacité et corriger les lacunes si elles existent.

Des catastrophes naturelles telles que des inondations, des tempêtes de grande ampleur, des incendies de forêts meurtriers seront dans l’avenir de plus en plus fréquentes en raison des changements climatiques et du réchauffement dû aux effets de serre partout dans le monde y compris dans la zone méditerranéenne jusque là relativement épargnée et il nous faut dès à présent mettre en place un véritable plan d’organisation de secours pour en minimiser les dégâts.

RBR

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